Recherche

Recension Économie

Enjeux écologiques de la crise alimentaire

À propos de : Lester R. Brown. Full Planet, Empty Plates. The New Geopolitics of Food Scarcity, Norton


par Michel Gueldry , le 24 mai 2013


L’influent agroéconomiste Lester Brown dénonce l’empreinte environnementale excessive et l’insécurité alimentaire qui découlent de la nouvelle géopolitique de l’alimentation. À partir d’une analyse pessimiste et alarmante, il propose un « Plan B » pour sortir la planète de ce cercle vicieux. Mais la marche à suivre reste incertaine et imprécise.

Recensé : Lester R. Brown. Full Planet, Empty Plates. The New Geopolitics of Food Scarcity, New York, W.W. Norton, 2012, 123 p.

Lester R. Brown, environnementaliste depuis l’aube des années 1960, est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages sur l’état — ou la surexploitation — des ressources naturelles ; expert mondialement reconnu, il est aussi président du Earth Policy Institute, un des principaux think tanks américains sur le problème de la soutenabilité. C’est à l’origine un agriculteur fasciné par les questions de sécurité environnementale, et notamment alimentaire. Full Planet reprend et met à jour plusieurs de ses thèmes-clefs, développés depuis cinquante ans, notamment dans Who Will Feed China (1995), qui prédisait déjà la politique chinoise d’importations massives de produits alimentaires et son impact sur les prix mondiaux, et Outgrowing the Earth (2004), qui dénonçait notre empreinte environnementale excessive, génératrice d’insécurité alimentaire.

Ici, neuf chapitres (sur onze) dressent le catalogue des tendances lourdes et des déséquilibres qui forment « a new geopolitics of food » (« une nouvelle géopolitique de l’alimentation », p. 115) menaçante. La formidable pression démographique impose la « demographic transition » pour les pays pauvres menacés par « the demographic trap » (« le piège démographique », p. 20-21), d’autant plus que « some 3 billion people are moving up the food chain » (« quelque 3 milliards de personnes consomment vers le haut de la pyramide alimentaire », p. 25) par une alimentation plus carnée et lactée. Le détournement des produits agricoles pour produire les biocarburants contribue à la hausse des prix alimentaires et aux déficits d’approvisionnement. Diverses formes d’épuisement des ressources se cumulent : érosion des sols qui forment « the skin of the earth — the frontier between geology and biology » (« la peau de la Terre — la frontière entre géologie et biologie », p. 46), surexploitation des eaux qui épuise maints aquifères et impose des puits toujours plus profonds mais moins productifs, et stagnation de la productivité agricole, sauf pour le maïs horriblement vorace en eau. Enfin, le changement climatique banalise les extrêmes, et le Sud est victime d’une ruée mondiale sur ses ressources foncières et agro-naturelles. On sort tristement instruit de cette compilation de mauvaises nouvelles, qui pèse tellement que le déni ou l’accablement peut parfois attaquer le lecteur au cœur.

Des thèses claires et clairement inquiétantes

Ces descriptions méticuleuses suggèrent par elles-mêmes une analyse générale, qui est d’ailleurs explicitée au dernier chapitre. D’abord, Brown propose une métathéorie de l’histoire : la fortune des civilisations n’est pas déterminée par Dieu, la lutte des classe, la race, mais par nos rapports avec l’environnement naturel, la nourriture constituant le « weak link » (« maillon faible », avertissement lancé en introduction, p. 5, et réitéré en conclusion, p. 122) des sociétés humaines, y compris pour nos sociétés industrielles avancées. Les crises de survie viennent par l’agriculture et non par l’énergie, et il n’y a pas d’exception à cette loi de l’Histoire. Ici, l’auteur prolonge les théories de Jared Diamond dans Collapse (2005), qui explique la disparition des Vikings au Groenland, des Polynésiens en Ile de Pâques ou des Mayas en Amérique centrale par leur prédation excessive sur la nature, elle-même résultant de choix socio-économiques destructeurs. Ensuite, puisque la nourriture est le « maillon faible », répondre à l’insécurité alimentaire actuelle n’est plus du seul ressort de la politique agricole, mais doit mobiliser les ministères de l’énergie et des transports, les ressources en eaux, la politique familiale, la politique fiscale, etc. En fait, la crise agro-alimentaire n’est que le canari dans la mine, l’annonciatrice du futur, car c’est la civilisation même qui est en péril, ce qui impose une approche globale, simultanée et pressante de tous les aspects du problème, ce qu’il nomme le Plan B, qu’il a détaillé dans une demi-douzaine d’ouvrages régulièrement mis à jour (Plan B 2.0, 3.0. 4.0), et qu’il résume ici à nouveau. Ce Plan B entend limiter la demande foncière, agricole et aquatique par la stabilisation de la population, la lutte contre la pauvreté, la réduction de l’alimentation carnée et des biocarburants, grands dévoreurs de produits agricoles. Du côté de l’offre, il propose de stabiliser le climat, de revoir les politiques énergétiques et fiscales, d’augmenter la productivité de l’eau et de veiller à la conservation des sols.

L’ampleur de ces réformes nécessaires montre que, s’il évite de critiquer nommément les fondements du capitalisme actuel (propriété privée, distribution inégale de la richesse, paradigmes de la croissance et de la consommation, système politique captif), Brown va en fait bien au-delà du réformisme du développement durable ou d’une vision gestionnaire des problèmes socio-environnementaux. Comme ses ouvrages précédents, Full Planet ne mentionne pas explicitement le néo-libéralisme ou les structures du commerce contemporain qui sont derrière la dégradation environnementale, mais Brown dénonce bien radicalement les contradictions structurelles du capitalisme, afin de promouvoir un modèle altermondialiste de développement. Par tactique ou tempérament, il parle aux structures de pouvoir (Washington et au delà) en termes stricts d’intérêts et de sécurité ; son approche apparemment apolitique utilise un langage programmatique « modeste » (quel est le problème ? que faire ?), accumule les preuves chiffrées et les évolutions révélatrices, tout en évitant la théorisation et les attaques de front contre les mots-symboles et les vaches sacrées du système dominant. Il avance masqué, avec la prudence du paysan rompu aux tâches lentes et aux temps changeants, et l’expérience du vieux briscard de la politique de Washington, mais il propose en fait de « save civilization itself » sauver la civilisation même », p. 123).

Un positionnement complexe dans le champ de la futurologie environnementale

À cause de ce pragmatisme dans la forme, il peut sembler difficile de rattacher Brown aux théories politico-économiques alternatives établies, aux écoles reconnues de critique radicales du capitalisme, mais plusieurs convergences sont claires. Il partage avec les théoriciens de la décroissance soutenable (en fait « l’acroissance soutenable » de Serge Latouche) un refus du système consumériste et productiviste dominant. Toutefois, Brown ne semble pas préoccupé par le « travaillisme », c’est-à-dire la dérive qui impose de travailler toujours plus pour survivre et comme forme d’identité, ou bien encore les objectifs de l’économie stationnaire, deux idées qui sont au cœur des critiques de Serge Latouche. De même, il ne se retrouve pas dans ces autres expressions de la pensée écologique que sont la « sobriété heureuse » (Pierre Rabhi), la social-écologie (Éloi Laurent en France), l’éco-Communalisme libertaire (Murray Bookchin), l’écosocialisme, l’écologie politique (au sens de la vaste mouvance gauchisante issue des années 1960 et 1970, Hervé Kempf en France par exemple), ou encore l’écologie profonde et son biocentrisme radical. Par contre, comme les experts agronomes Lydia et Claude Bourguignon, Brown dénonce les méthodes guerrières de l’agro-businesset souligne l’impératif de la restauration microbiologique des sols. Ceux-ci constituent en effet un milieu vivant, que l’agriculture ne devrait pas traiter comme une forme de capital à bombarder de produits chimiques, mais comme une expression fragile de la vie bio-chimique.

Brown partage aussi avec l’acroissance soutenable et l’économie écologique (Herman Daly, Robert Costanza aux États-Unis, Éloi Laurent et Jacques Le Cacheux en France) un scepticisme certain envers la technique comme solution ultime aux problèmes de rareté et aux problèmes (pollution, surexploitation, etc.) qu’elle-même a créés. Les « technoptimismes » sont ainsi nommés car ils croient que la solution des problèmes environnementaux passe par le développement technologique, par exemple les OGM pour remédier à la faim, la fracturation hydraulique pour trouver de nouvelles sources d’hydrocarbures, etc. Brown salue les progrès des techniques agricoles et offre même d’intéressantes leçons d’agronomie sur la fertilité comparée des diverses céréales et légumineuses, l’importance de la latitude pour la durée d’ensoleillement et la productivité des plantes, le rôle de l’azote, du phosphore, des potasses et des techniques d’irrigation dans la révolution verte. Toutefois, il souligne constamment les plateaux techniques et physiques, notamment les limites de la photosynthèse pour la productivité des plantes (les engrais ne favorisent la productivité agricole que jusqu’à un certain point car ils se heurtent aux contraintes physiologiques de la croissance des plantes), des terres disponibles, des performances des intrants physio-sanitaires, et donc la baisse du retour sur investissements agricoles (p. 72-82). Ici, Brown s’inscrit dans la lignée de Turgot (la loi des rendements décroissants), de David Ricardo et sa loi de la rente marginale décroissante (les terres conquises en dernier sont les moins productives et provoquent de plus faibles retours sur investissements que les terres anciennes, exploitées en premier justement parce qu’elles sont les plus fertiles) et de l’économiste britannique Alfred Marshall, un des fondateurs de l’école néoclassique, qui avait avancé la loi dite des rendements non proportionnels. Aujourd’hui, maints altermondialistes et écosocialistes attribuent précisément l’accélération des activités économiques et de la concurrence mondiale à la diminution du rendement du capital.

Brown se situe donc dans une tradition pour laquelle le capital se heurte aux limites objectives de l’environnement. Ceci explique sa financiarisation accrue et sa fuite en avant vers le « peak oil » (« pic pétrolier ») et le « peak everything » (« pic de toutes les ressources »), et affecte la stabilité internationale par la montée des tensions et luttes autour des matières premières. Ces dangers de pénurie ajoutent donc une cause de rivalité voire de conflit entre les États. En plus, ces pénuries et déséquilibres compromettent la sécurité humaine (celle des individus, des communautés et des sociétés qui en souffrent) par la pauvreté, le sous-développement, et la polarisation socio-économique. Aux États-Unis, après la chute de l’Union soviétique, c’est l’article célèbre et controversé de Robert D. Kaplan, publié en 1994, qui fixa l’attention du public éduqué sur les questions de ressources. Dans The Coming Anarchy (The Atlantic, février 1994), il observe un monde fiévreux, bilieux, hargneux et dangereux où la rareté des ressources, la surpopulation, le tribalisme, les pandémies et la mauvaise gouvernance déchirent les pays du Sud et menacent par contagion les pays développés. Si son patriotisme musclé et sa défense des « petites guerres » des États-Unis, le déconsidèrent aux yeux de certains, ses coups de tocsin concernant les tensions montantes autour des ressources ont trouvé un écho, que Brown et d’autres amplifient.

En effet, dans les années 1990, l’administration Clinton s’ouvrit largement aux thèses de l’École de Toronto menée par le professeur canadien Thomas F. Homer-Dixon, qui place au centre de sa réflexion les rapports entre stress environnemental, rareté (naturelle ou organisée), conflits et sécurité. Ses conclusions, exposées notamment dans Environment, Scarcity, and Violence (2001) tiennent encore : les effets du stress environnemental sont « indirects » c’est-à-dire que pour donner lieu à des conflits sub- ou interétatiques, ils doivent se combiner avec d’autres types de tension, d’origine socioculturelle, politique-historique ou économique. Par exemple, les tensions interétatiques entre Chine, Japon et Taïwan en Mer de Chine Orientale ne sont pas imposées par le partage pour les ressources maritimes, mais résultent de facteurs non environnementaux : héritage de la seconde Guerre Mondiale, politique de puissance de la Chine, politique interne et agitation nationaliste dans ces pays, etc. Ce besoin de partage pourrait aussi bien mener à des accords régionaux de type Mercosur ou ASEAN. D’où une seconde conclusion essentielle chez Homer-Dixon : le choix de la collaboration réduit la probabilité des conflits, notamment dans des pays de marchés ouverts, avec des états responsables et une population libre. Brown est plus proche de cette tendance assez optimiste qui croit qu’on peut encore remédier, et pacifiquement, au stress hydro-environnemental, que de la tendance déterministe, illustrée par des politologues comme Michael T. Klare (The Race for What’s Left. The Global Scramble for the World’s Last Resources, 2012), des économistes comme Dambisa Moyo (Winner Take All : China’s Race for Resources and What It Means for the World, 2012) ou des journalistes comme Cleo Paskal (Global Warring. How Environmental, Economic, and Political Crises Will Redraw the World Map, 2010) qui jugent notre situation environnementale tellement dégradée que les conflits autour des ressources sont désormais inévitables.

Du problème local aux dysfonctions générales

Brown a un talent certain pour montrer le général à travers le particulier, pour expliquer les grandes tendances par des histoires révélatrices, comme les Dust Bowls qui dorénavant affectent la Chine et le grand Sahel, ou le stress agricole du Croissant Fertile et pays proches, régions capitales pour la stabilité mondiale. Le Dust Bowl est causé largement par la surexploitation agricole, la destruction des plantes indigènes qui fixent le sol, des zones boisées et bocages qui abritent les animaux et limitent l’érosion des sols par les vents et les précipitations. Ces dégradations fragilisent et assèchent les sols, qui tombent en poussière que les vents transforment en colossales tempêtes de particules de terre, qu’ils transportent et dispersent sur de grandes distances, affectant la vie et la santé des animaux, plantes et hommes. Ainsi se forment des déserts et zones semi-arides hostiles à l’agriculture et à la vie. La désertification du nord de la Chine progresse rapidement, les tempêtes de poussière s’y multiplient, chaque été des centaines de millions de Chinois dans l’est du pays doivent porter des masques ou s’enfermer chez eux, l’activité économique ralentit, la surmortalité climatique explose, le désert avance à 50 kilomètres de Pékin, et chaque année maintenant, les Coréens redoutent ce qu’ils nomment la « 5e saison », les tempêtes de poussière de la fin hiver-début été (p. 50). De même, le grand Sahel (du Sénégal jusqu’au Soudan et à la Corne de l’Afrique), région déjà fragile, s’assèche globalement et tourmente les populations. Quant au Moyen-Orient, le stress hydro-agricole et l’insécurité alimentaire ont joué un rôle capital dans le Printemps Arabe, et fragilisent toute cette zone volatile. L’Arabie saoudite, qui avait lancé un vaste projet d’autosuffisance du blé dans les années 1970, a désormais épuisé son aquifère, et devrait produire sa dernière grande récolte de blé en 2016 (p. 60), tandis que le Yémen tombe dans un scénario haïtien où pression démographique et dégradation avancée des ressources et des écosystèmes créent une société misérable, des rapports sociaux violents et un État en faillite...

En conclusion, Brown propose ici une synthèse des grandes tendances des dégradations environnementales, et ses descriptions méthodiques et cumulatives s’appuient sur ses cinquante ans d’analyses scientifiques, d’expérience politique, et de militantisme environnemental. On voudrait tomber d’accord avec ses recommandations générales pour l’action, mais celles-ci négligent de mentionner le rôle des entreprises, de la sensibilisation du public et de l’éducation des nouvelles générations. Ses solutions semblent justes, mais hélas il n’évalue pas leur faisabilité sociale, politique et culturelle, ni les solutions déjà mises en place ; il ne compare pas non plus les initiatives présentes qui marchent, les échecs, et leurs raisons. C’est regrettable car ce type d’études fines et plus proches du terrain pourrait renforcer ses propositions générales en indiquant des marches à suivre, des méthodes pragmatiques. L’ombre de Malthus plane sur le présent et le futur qu’il décrit, tout comme celles des critiques radicaux du capitalisme, de la consommation, et de la mondialisation. Lester R. Brown ne se fatigue pas de répéter ce que ce monde ne veut ou ne peut pas entendre, mais espérons qu’avec lui, et d’autres bien sûr, nous apprendrons à gérer l’inévitable pour éviter l’ingérable.

par Michel Gueldry, le 24 mai 2013

Aller plus loin

Références

Bookchin, Murray. The Ecology of Freedom : The Emergence and Dissolution of Hierarchy. Oakland, CA, AK Press, 2005.

Bourguignon, Claude et Lydia. Le sol, la terre et les champs. Pour retrouver une agriculture saine. Paris, Le Sang de la Terre, 2008.

Brown, Lester R. Who Will Feed China ? Wake-Up Call for a Small Planet.New York, W.W. Norton, 1995.

Brown, Lester R. Outgrowing the Earth : The Food Security Challenge in an Age of Falling Water Tables and Rising Temperatures. New York, W.W. Norton, 2004.

Costanza, Robert, Herman Daly et alii. An Introduction to Ecological Economics. Boca Raton, FL, St Lucie/CRC Press, 1997.

Diamond, Jared. Collapse : How Societies Choose to Fail or Succeed. New York, Penguin, 2011 (2005).

Homer-Dixon, Thomas F. Environment, Scarcity, and Violence. Princeton, NJ, Princeton University Press. 2001.

Kaplan, Robert D. “The Coming Anarchy”. The Atlantic, February 1994.

Kempf , Hervé. Comment les riches détruisent la planète. Paris, Points Essais, 2009.

— . Pour sauver la planète, sortez du capitalisme. Paris, Points, 2011.

Klare, Michael T. The Race for What’s Left : The Global Scramble for the World’s Last Resources. New York, Metropolitan Books, 2012.

Latouche, Serge. Petit traité de décroissance sereine. Paris, Mille et une nuits, 2007.

Laurent, Éloi. Social-écologie. Paris, Flammarion, 2011.

Laurent, Éloi et Jacques Le Cacheux. Économie de l’environnement et économie écologique. Paris, Armand Colin, 2012.

Moyo, Dambisa. Winner Take All : China’s Race for Resources and What It Means for the World. New York, Basic Books, 2012.

Paskal, Cleo. Global Warring : How Environmental, Economic, and Political Crises Will Redraw the World Map. New York, Palgrave Macmillan, 2010.

Rabhi, Pierre. Vers la sobriété heureuse. Arles, Actes Sud, 2013 (2010).

Pour citer cet article :

Michel Gueldry, « Enjeux écologiques de la crise alimentaire », La Vie des idées , 24 mai 2013. ISSN : 2105-3030. URL : https://booksandideas.net/Enjeux-ecologiques-de-la-crise

Nota bene :

Si vous souhaitez critiquer ou développer cet article, vous êtes invité à proposer un texte au comité de rédaction (redaction chez laviedesidees.fr). Nous vous répondrons dans les meilleurs délais.

Partenaires


© laviedesidees.fr - Toute reproduction interdite sans autorisation explicite de la rédaction - Mentions légales - webdesign : Abel Poucet