Entre témoignages personnels et analyses anthropologiques, entre discours d’émancipation et débats sur la mutilation, le plaisir féminin, longtemps ignoré, est aujourd’hui à l’honneur.
Entre témoignages personnels et analyses anthropologiques, entre discours d’émancipation et débats sur la mutilation, le plaisir féminin, longtemps ignoré, est aujourd’hui à l’honneur.
La fin des années 2010 a vu se multiplier les livres sur la sexualité féminine, et en particulier sur le plaisir sexuel féminin [1] : manuels, récits de journalistes, diffusion de recherches issues de champs variés, essais féministes ou au contraire conservateurs, etc. Les deux ouvrages recensés ici s’inscrivent dans cette vague de publications, qui interrogent la spécificité du plaisir féminin, les modalités de sa prise en compte par la recherche académique, mais également les manières de l’atteindre. Ils sont néanmoins de natures tout à fait différentes.
D’un côté, l’essai d’une journaliste canadienne, Sarah Barmak, qui se présente comme une « quête » de l’orgasme féminin, émaillée de quelques études scientifiques, mais qui demeure principalement de l’ordre du témoignage personnel mis en perspective avec celui d’autres femmes. De l’autre, l’exploration par Delphine Gardey, professeure d’histoire contemporaine à l’université de Genève, de l’histoire du clitoris, tant en Occident que dans d’autres sphères culturelles, à partir de travaux principalement historiques, anthropologiques et sociologiques, à la croisée des études de genre et des études postcoloniales. D’un côté, « une provocation, une facétie, une source de réflexion » (Barmak, p. 198) basée sur les expériences, de l’autre « une anatomie politique méthodique » (Gardey, p. 14) s’appuyant sur les mots des autres (chaque chapitre s’articule autour d’une citation). Dans les deux cas, néanmoins, le public visé est large : il s’agit de mettre à disposition du plus grand nombre les connaissances et les expériences concernant le clitoris, l’orgasme et, plus largement, le plaisir féminin.
L’ouvrage de Sarah Barmak se propose de suivre le fil de la « quête » annoncée par le titre. Tout en commençant par rappeler quelques jalons historiques concernant la « peur » du plaisir féminin, c’est aux récits des personnes rencontrées (une douleur pendant les rapports difficilement prise en charge médicalement, par exemple) et de ses propres expériences qu’elle consacre la majorité de son propos. Delphine Gardey organise quant à elle son ouvrage autour de trois grandes parties, en progressant des connaissances techniques et médicales vers les points de vue sociaux et politiques : la première est consacrée à une histoire de la perspective médicale occidentale sur le clitoris, la deuxième principalement à l’excision des femmes racisées, avec le développement de réflexions inspirées de travaux anthropologiques, et la troisième revient sur des points de vue plus contemporains sur cet organe, tant pour exposer les découvertes scientifiques à son sujet, que pour appeler à les dépasser.
Les deux ouvrages reviennent sur un aspect fondamental de la compréhension de la sexualité féminine : l’ignorance qui l’a longtemps entourée, qu’il s’agisse de celle du fonctionnement des organes concernés ou du plaisir qu’elle peut procurer. Or, cette ignorance n’est pas fortuite mais découle bien d’une forme de « production », d’une pratique active [2], comme si les connaissances n’étaient pas cumulatives. Delphine Gardey analyse en détail ce qui concerne le cas du clitoris. Elle montre que celui-ci a régulièrement été « redécouvert » par les médecins et les chercheurs, et tout aussi régulièrement « oublié » lorsqu’il ne correspondait pas au modèle de sexualité prévalent (par exemple le modèle du sexe unique analysé par Thomas Laqueur [3], et selon lequel l’équivalent inversé du pénis est constitué par le vagin seul). Lorsque Freud s’intéresse à cet organe, au début du XXe siècle, intégrant ainsi la vie sexuelle des femmes dans une forme de « normalité », c’est pour le penser à travers le prisme du « manque » de phallus.
Finalement, la première « description scientifique » du clitoris n’a lieu qu’en 1998 : elle est réalisée par une urologue australienne, Helen O’Connell, qui met en évidence de la taille de l’organe, son volume, ses fonctions internes et externes et son lien avec le reste de l’anatomie. Les deux autrices reviennent également sur les avancées les plus récentes, et notamment la modélisation en 3D du clitoris à l’aube des années 2010, en France, par la gynécologue Odile Buisson et l’urologue Pierre Foldès, ainsi que sur la diffusion en open source d’un modèle imprimable en 3D à partir de 2016 par la chercheuse indépendante Odile Fillod. Ces avancées ont permis de donner à voir cet organe dans son entièreté à un large public, et ont donc accru la connaissance globale du corps féminin : désormais, il n’est plus possible d’affirmer que les femmes n’ont « rien » entre les jambes.
Ces avancées concernant la connaissance du clitoris ne doivent néanmoins pas masquer le retard accusé par celle sur la sexualité féminine de manière plus générale : Sarah Barmak revient ainsi longuement sur le cas du squirting, ou « éjaculation féminine », qui est encore largement associé à la pornographie et dont le fonctionnement reste très peu étudié et compris (entre autres car les recherches qui concernent le seul plaisir sont très peu financées). Concernant la sexualité féminine, elle insiste sur l’importance des premières études statistiques sur le sujet (menées par Kinsey dans les années 1940, par Masters et Johnson dans les années 1960), qui donnent une large place à l’orgasme et, donc, au clitoris – du moins dans le cadre de la sexualité hétérosexuelle conjugale, comme le souligne également Gardey. Mais le manque d’études contribue à asseoir l’idée d’une sexualité féminine « mystérieuse », « opaque », par rapport à la norme que représente la sexualité masculine. Un différentiel important subsiste donc entre les orgasmes déclarés par les femmes et les hommes, et c’est principalement l’industrie qui cherche à le combler (grâce à des pilules aux effets incertains ou à de coûteux gadgets, ainsi que l’indique Barmak). C’est d’ailleurs le point de départ de la démarche de Barmak : que peut-on tester, en tant que femme nord-américaine, pour avoir des orgasmes meilleurs et plus fréquents ?
Barmak retrouve, avec cette interrogation, une question que se sont posée les féministes dès les années 1970. Comme le retrace Gardey, la question de la « capacité d’auto-détermination individuelle et sexuelle des individu.es » (p. 61) a été posée par les différents mouvements qui ont émergé à cette période, et s’est notamment donnée à voir avec la remise en cause de l’orgasme vaginal, voire de l’hétérosexualité elle-même ; mais également avec la mise en place des mouvements de self-help, visant à apprendre aux femmes, par l’expérience et le toucher, le fonctionnement de leur propre corps et de leur sexualité. Cette dimension expérientielle du rapport à soi et à son plaisir sous-tend la démarche de Barmak, même si elle n’utilise pas les travaux féministes qui auraient pu étayer son propos. Mais si son récit est peu informé par les théories féministes ou, plus largement, par le cadre théorique des études de genre, elle n’en critique pas moins certaines des démarches qu’elle observe ou expérimente elle-même. Ainsi de la « méditation orgasmique » qu’elle expérimente à l’occasion du grand festival artistique états-unien Burning man : pratiquée à deux, mais au sein d’un groupe (dont l’accès est payant), elle consiste en une stimulation manuelle du clitoris par le partenaire, idéalement jusqu’à l’orgasme, les deux partenaires devant pendant toute la durée de l’exercice se concentrer sur leurs sensations. Si elle est centrée sur le plaisir féminin, elle n’en demeure pas moins pensée dans un cadre largement hétéronormatif, où masculin et féminin sont considérés comme complémentaires ; par ailleurs, elle est l’occasion d’un business florissant qui s’éloigne largement des pratiques d’échanges des groupes de self-help. Barmak salue néanmoins l’utilité des études menées par les chercheurs/ses en santé sexuelle sur le lien entre le plaisir et le concept très en vogue de « pleine conscience ».
Si Barmak évoque certaines situations minoritaires et minorisées, comme la sexualité des personnes queer et trans’, en particulier en lien avec la pornographie, son propos est très majoritairement centré sur les personnes blanches, ainsi qu’elle le rappelle elle-même en conclusion. Seule l’évocation rapide de la pratique du twerking, danse dont elle dénonce la sexualisation naïve dans la culture mainstream blanche, donne lieu à un développement sur les femmes racisées. Au contraire, Gardey accorde une très large place à ces dernières, qu’elles vivent ou non en Occident. Elle les resitue d’abord au sein de pratiques plus larges, en mettant en parallèle les clitoridectomies (« cautérisation, section ou écrasement de l’organe », p. 37), pratiquées en Europe et aux États-Unis du début du XIXe siècle au début du XXe siècle sur les femmes blanches et l’« excision psychique » de ces mêmes femmes par la science qu’évoque la psychanalyste Marie Bonaparte (qui se fera elle-même opérer plusieurs fois pour rapprocher son clitoris de son vagin).
Mais c’est à travers son étude des travaux anthropologique que l’ouvrage de Gardey est le plus novateur. Plus qu’à un simple compte rendu, c’est à une analyse passionnante de la manière dont ils nous donnent à voir le regard des personnes blanches sur la sexualité des femmes noires que se livre l’historienne. Elle montre en effet que, dès le début du XXe siècle, le clitoris devient un « marqueur civilisationnel », utilisé dans la « construction d’une altérité et d’une subalternité qui légitime le paternalisme, voire le maternalisme occidental » (p. 75-76). L’excision et l’infibulation (c’est-à-dire la fermeture de la vulve et d’une partie de l’orifice vaginal) sont, à partir des années 1960 en particulier, considérées de manière moins complaisante que ne pouvait le faire un regard orientaliste. Surtout, des chercheuses montrent que ces pratiques ne peuvent être assimilées à la circoncision, cette dernière représentant un accès à la masculinité comme savoir et autorité, alors que les premières ne consistent qu’en la réparation d’un manque, d’une imperfection : un « marquage » par la domination masculine, ainsi que le développe Sylvie Fainzang [4]. Comme le souligne Gardey, c’est donc curieusement sur le terrain de l’interprétation symbolique que se jouent les premières remises en cause de ces pratiques, plutôt que sur celui de la dénonciation sanitaire ou morale.
Néanmoins, Gardey met bien en évidence comment la question des mutilations génitales est prise en charge par les femmes blanches, en particulier à partir des années 1980, dans une perspective maternaliste qui consiste à mener au nom des femmes racisées du « tiers-monde » des « croisades » dans lesquelles ni leur consentement ni leur expertise ne sont requis. Elle souligne la nécessité d’une pensée décoloniale et utilise les travaux menés par plusieurs chercheuses s’inscrivant dans ce cadre théorique pour en finir avec l’idée d’une « neutralité » occidentale. Ces remises en cause du caractère local des points de vue occidentaux posent néanmoins question : en est-on alors réduit.es à cautionner ces pratiques, ou en tout cas à ne rien faire pour qu’elles cessent ? Pour l’autrice, la question doit être déplacée : « les mutilations sexuelles méritent d’être combattues et ce combat engage la responsabilité des africanistes pour promouvoir et aider celles et ceux qui aspirent au changement » (p. 93). Il faut permettre aux populations locales de s’approprier les campagnes internationales, sans que celles-ci soient purement et simplement imposées. Elle met par ailleurs en évidence les évolutions dans les représentations de ces mutilations, qui vont progressivement être redéfinies au cours des années 1990 et 2000 comme des « risques pour la santé » par les ONG et l’ONU, faisant passer la sexualité et le plaisir au second plan.
Mais les pratiques de mutilations génitales et sexuelles sur les femmes racisées concernent également, du fait des migrations et des déplacements des populations du Sud, les pays occidentaux. En France, l’excision est criminalisée à partir de 1979 en tant qu’elle constitue une mutilation, et des médecins français mettent au point des techniques chirurgicales à destination des femmes mutilées, qualifiées de techniques « réparatrices » et visant à « sauver » ces femmes considérées comme « autres de l’intérieur » (p. 103), ainsi que le souligne Gardey. Elles permettent néanmoins une amélioration effective de leur santé sexuelle et reproductive, et sont vécues par les femmes comme une forme de reconquête de leur féminité et de leur sexualité, revendiquée par celles qui décident d’avoir recours à l’opération.
Mais les femmes racisées ayant subi une excision ne sont pas les seules concernées par la chirurgie des organes génitaux : avec le développement de nouvelles normes touchant par exemple la taille ou la forme de la vulve et des lèvres (que Gardey comme Barmak attribuent à la pornographie), des opérations esthétiques sont également proposées pour optimiser le bien-être et la sexualité. Celles qui décident d’avoir recours à ces opérations en rendent compte comme participant d’une forme moderne de soin envers elles-mêmes, dans le cadre de leur émancipation sexuelle, et aucun lien n’est fait avec la pratique de l’excision : « c’est bien la dimension proprement culturelle des pratiques occidentales qui demeure inaperçue », note Gardey (p. 116). La taille du clitoris rentre également en compte dans la catégorisation des personnes intersexes (même s’il est moins central que la présence d’un vagin ou d’un pénis considéré comme assez gros), et la chirurgie de réassignation de sexe des personnes trans’ male to female vise désormais non seulement à créer un vagin, mais également un clitoris permettant d’avoir des sensations. À partir de la question de l’excision des femmes racisées et des travaux anthropologiques sur le sujet, on aboutit ainsi à un questionnement de pratiques médicales occidentales qu’il s’agit de recontextualiser pour pouvoir les étudier et les comprendre, plutôt que simplement les décrire.
Les deux autrices mènent tout au long de leurs ouvrages un travail de déconstruction des normes liées à la sexualité qu’il faut d’ailleurs saluer. Chez Barmak, c’est finalement l’orgasme féminin lui-même qui est questionné, afin de réfuter l’idée que l’on pourrait en fournir une définition objective et universelle qui servirait de base à des mesures de performances en la matière. Si elle insiste tout au long de l’ouvrage sur la nécessité d’interroger les femmes sur leurs sentiments subjectifs concernant leur vécu sexuel – tout en soulignant à quel point cette simple démarche peut apparaître déjà comme militante –, c’est pour entériner l’idée qu’il n’y a pas de « normalité » sexuelle et que toutes les femmes sont des cas particuliers. Sans le formuler de manière explicite, elle met ainsi au jour les injonctions contradictoires en matière de sexualité dont sont victimes les femmes, tiraillées entre une pression vis-à-vis de l’atteinte de l’orgasme et l’idée qu’il faut mettre celui-ci à distance au profit d’une forme de détente (que la méditation de pleine conscience peut aider à atteindre). D’où la nécessité qu’elle souligne finalement d’une éducation à la sexualité permettant d’avoir « l’opportunité de se connaître soi-même, de se rencontrer soi-même véritablement » (p. 198). Elle retrouve là, néanmoins, un vocabulaire caractéristique du développement personnel et qui s’inscrit plus largement dans une dépolitisation qui traverse l’ouvrage. Si tout ramener à l’expérience individuelle permet d’avoir accès à une certaine diversité des expériences, cela rend en effet les structures de domination difficiles à percevoir.
Gardey va de son côté plus loin qu’une simple remise en cause des modalités du plaisir féminin : après avoir analysé les connaissances sur le clitoris, c’est la place de ces connaissances comme « clés » de « l’émancipation érotique, sociale et politique de l’individu-femme » (p. 128) qu’elle interroge. Pour ce faire, elle s’appuie d’abord sur les recherches menées par les scientifiques spécialistes du clitoris afin de déterminer l’existence et l’emplacement d’un « point G », redéfini comme un point du clitoris interne. En effet, cette démarche s’inscrit dans une naturalisation, voire une promotion, de la pénétration vaginale comme pratique sexuelle et donc, paradoxalement, dans une réhabilitation du vagin comme organe central d’une sexualité féminine qui reste pensée comme naturellement hétérosexuelle. Il s’agit, encore une fois, de justifier de manière anatomique une expérience qui est pourtant d’abord sociale. Gardey met en garde contre la fétichisation dont le clitoris peut faire l’objet, au détriment du reste du corps, en s’appuyant pour cela sur les théorisations de féministes lesbiennes, qui visent une « décolonisation » des corps et cherchent à ne pas se focaliser sur les seuls organes que sont le pénis et le duo clitoris/vagin. La remise en cause de l’hétéronormativité qui modèle la sexualité – et qui fait de certaines pratiques les seules considérées comme « naturelles » – nécessite en effet de développer d’autres modalités érotiques. Celles-ci peuvent s’appuyer sur le refus de penser le corps féminin de manière fragmentée et la proposition de se concentrer plutôt, par exemple, sur l’atteinte d’une forme d’énergie érotique plus globale : l’idée centrale est que la sexualité ne doit pas se limiter à la génitalité. Gardey appelle ainsi à dépasser la science et à se saisir de l’art pour mieux appréhender nos sexualités. Invoquant les performances, les dissonances et les déstabilisations qui se jouent autour des corps et des usages marginaux de ces corps, elle conclut : « En bref, ce qui “fait un corps” est toujours et déjà bien plus que la présence d’un organe. L’organe ne fait pas le corps et le corps ne fait pas l’identité. L’invention est ailleurs. » (p. 154)
Sans avoir ni la même assise scientifique, ni la même ambition, ces deux ouvrages nous permettent ainsi non seulement d’interroger les connaissances actuelles sur le clitoris, l’orgasme et plus largement le plaisir sexuel féminin. En s’appuyant sur des expériences personnelles et en suivant les codes du récit, l’ouvrage de Barmak permet d’introduire les manières contemporaines de répondre aux interrogations que suscite la sexualité des femmes. De son côté, Gardey parvient à restituer ces interrogations dans leur contexte historique et culturel et pose les bases d’une critique politique plus large, à vocation émancipatoire.
par , le 3 avril 2020
Cécile Thomé, « Organes et orgasmes », La Vie des idées , 3 avril 2020. ISSN : 2105-3030. URL : https://booksandideas.net/Organes-et-orgasmes
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[1] On peut citer, parmi d’autres, les ouvrages de la chroniqueuse spécialiste des questions de sexualité Maïa Mazaurette, qui signe d’ailleurs une bonne préface à l’ouvrage de Barmak (entre autres La revanche du clitoris, Paris, La Musardine, dès 2007, avec le médecin Damien Mascret ; plus récemment Sortir du trou/Lever la tête, Paris, Éditions Anne Carrière, en 2019), le manuel de la journaliste Clarence Edgard-Rosa (Connais-toi toi-même - Guide d’auto-exploration du sexe féminin, Paris, La Musardine, 2019) ou encore l’essai Au-delà de la pénétration (Paris, Monstrograph, 2019), de l’auteur et artiste Martin Page.
[2] Sur le sujet voir notamment Nancy Tuana, « The Speculum of Ignorance : The Women’s Health Movement and Epistemologies of Ignorance », Hypatia, 2006, vol. 21, no 3, p. 119.
[3] Thomas Laqueur, La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident, Paris, Gallimard, 1992.
[4] Sylvie Fainzang, « Circoncision, excision et rapports de domination », Anthropologie et Société, vol. 9, n° 1, 1985, p. 117-127.