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Recension Histoire

Les machines en procès

À propos de : F. Jarrige, Au temps des « tueuses de bras », Presses universitaires de Rennes.


par Liliane Pérez , le 8 avril 2010


Les violences ouvrières contre les machines sont-elles la manifestation archaïque d’un refus de la modernité ? À rebours d’une histoire mythologique du progrès industriel, François Jarrige montre de manière convaincante que ces émeutes ont permis l’affirmation d’une culture du travail et d’un idéal d’autonomie menacé par l’essor du machinisme.

Recensé : François Jarrige, Au temps des « tueuses de bras ». Les bris de machines à l’aube de l’ère industrielle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection Carnot, 2009, 369 p.

Le livre de François Jarrige se situe à la croisée des courants de recherche qui ont contribué, ces dernières années, à redessiner l’histoire de la première révolution industrielle. D’une part, la notion de « révolution industrielle » est devenue en soi un objet d’histoire dont on identifie bien maintenant les motifs de la construction, essentiellement politiques, entre dénonciation des méfaits de l’industrie (la vision catastrophiste développée à la suite d’Arnold Toynbee, comme l’a montré David Cannadine) et glorification du machinisme ¬(le discours libéral et radical, que Gareth Stedman Jones a mis en lumière et dont Christine MacLeod a récemment montré le rôle dans le culte de l’inventeur héroïque, dès les années 1820 en Angleterre) [1]. L’intérêt renouvelé pour le luddisme, auquel participe l’étude de François Jarrige, inscrit l’histoire de l’invention technique dans l’histoire politique de la « révolution industrielle » [2]. C’est aussi dans cette logique que l’auteur a contribué à la diffusion du travail de Gareth Stedman Jones en France.

D’autre part, les données empiriques concernant l’économie du premier XIXe siècle continuent d’être revues au prisme d’une approche multifactorielle de la croissance et de la pluralité des modes de production, restituant la diversité des expériences que recouvrent le changement technique et l’essor économique. C’est à la lumière de la mosaïque du travail dans les campagnes (domestique mais aussi agricole, ce qui est souvent oublié dans les récits sur l’industrialisation), des fabriques artisanales urbaines et des manufactures concentrées, plus ou moins mécanisées, que François Jarrige construit son analyse des destructions populaires de machines, et non pas en se limitant au seul cadre usinier.

Grâce à cette double posture, François Jarrige se tient au plus près des mythes fondateurs de la société industrielle (celui du machinisme comme progrès pour l’humanité, celui du bris de machines comme obscurantisme), mais aussi des expériences locales différenciées du changement économique et technique. Articulant l’histoire politique et culturelle de l’industrialisation d’une part, et l’histoire économique et sociale de l’autre, il peut ouvrir une voie personnelle et neuve dans la compréhension des violences ouvrières au début de l’industrialisation.

Une autre histoire de la révolution industrielle

Alors que l’histoire mythologique du progrès industriel, notamment à partir de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, avait relégué ces actes dans l’archaïsme du refus de la modernité, comme le rappellent les citations de Paul Mantoux et Thomas Ashton en introduction, François Jarrige montre de manière convaincante que ces émeutes participent de l’affirmation d’une culture du travail et expriment un idéal d’autonomie menacé par l’essor du machinisme. Précisons la portée du constat. L’histoire du progrès technique, et même plus largement celle de la pensée technologique comme formalisation de savoir-faire, a été très fortement marquée par le discrédit de l’artisan comme être routinier, incapable d’innovation et de compréhension du procès de travail, enserré aussi dans des corps de métier sclérosés, alors que l’ingénieur, et de plus en plus le savant et l’industriel, sont érigés en figures tutélaires du progrès technique. Il appartient aux études récentes d’avoir restitué la part des artisans et des ouvriers dans la dynamique de croissance, d’une part à travers l’analyse de leurs pratiques inventives, comme l’a menée Maxine Berg [3], d’autre part grâce au renouveau de l’histoire des représentations du progrès (Christine MacLeod a mis en valeur le rôle des classes laborieuses, et non seulement de la bourgeoisie libérale dans le culte de l’inventeur anglais). En France, Gabriel Galvez-Behar a montré que la figure de l’inventeur « autonome » est centrale au XIXe siècle, même lors la deuxième révolution industrielle [4]. Les inventeurs français restent longtemps issus de la petite entreprise ; nullement isolés, ils sont inscrits dans des réseaux de sociabilité et des dynamiques collectives et sont portés par des institutions « intermédiaires », en phase avec un modèle républicain émancipateur, fondé sur la reconnaissance des droits de propriété intellectuelle.

Le livre de François Jarrige vient compléter ces apports novateurs à la compréhension des techniques au début de l’industrialisation. En effet, les bris de machines et l’inventivité artisanale et ouvrière sont les deux faces d’une même médaille ; la vigueur d’une culture technique ne se confond ni avec l’héritage des corps de métiers, ni avec la science industrielle et la technologie des machines. Cette culture, rarement identifiée par l’élite savante au XIXe siècle, a été oubliée. Plusieurs voies existent pour la restituer : identifier les savoirs mis en œuvre par les acteurs et leur place dans l’émergence d’une culture opératoire aux XVIIIe et XIXe siècles qui n’est en rien l’apanage des ingénieurs car elle ne vise pas à l’augmentation de la productivité mais à la qualité de produits de plus en plus composites pour des marchés différenciés [5] ; repérer et analyser les refus par ces acteurs d’un ordre technologique qui nie l’originalité de leurs techniques et leurs capacités d’innovation, dont on sait de mieux en mieux maintenant qu’elles ne se résument pas à la recherche des économies de capital et de travail. C’est cette deuxième voie qu’emprunte François Jarrige, en soulignant dès l’introduction son double héritage, celui d’Eric Hobsbawm qui refusait de voir un simple refus des machines dans ces actions violentes de bris, et celui d’Edward P. Thompson pour qui la classe ouvrière ne naît pas de l’industrialisation mais d’une expérience bien plus complexe du travail.

Cette voie est particulièrement originale. En effet, refuser de réduire l’identité ouvrière à la « position d’emploi », refuser de ramener l’exercice politique des métiers à « la position de leurs membres dans la division sociale du travail » comme le dit Alain Cottereau [6], est d’autant plus complexe quand on prend comme objet d’étude le bris de machines, qui a justement servi à assigner une identité de prolétaires d’usines rétifs au machinisme à des acteurs en fait issus de milieux divers et largement impliqués, par ailleurs, dans la dynamique inventive depuis des générations. C’est le défi que relève François Jarrige dans les deux premières parties de l’ouvrage, consacrées à la pluralité des secteurs concernés (« Les chemins de l’industrialisation ») et aux caractéristiques des émeutes et des émeutiers (« La grammaire des résistances ouvrières »).

Chronologie et géographie du bris de machines

Choisissant une approche comparative qui constitue un axe majeur de sa réflexion et un apport essentiel, tant les phénomènes liés à l’industrialisation sont minés par la référence incontournable à l’Angleterre, phare de la « révolution industrielle » et pays d’origine du luddisme, François Jarrige s’intéresse d’abord aux bris de machines dans l’industrie cotonnière de part et d’autre de la Manche. Outre l’intérêt de faire le point sur une historiographie peu traduite en français, la comparaison, loin d’indexer la mécanisation sur le modèle anglais de mécanisation du coton, sert à mettre en valeur la diversité des voies de l’industrialisation. En Normandie, par exemple, les émeutes sont nombreuses et violentes à la fin de l’Ancien Régime du fait de la conjonction de l’introduction des machines avec la crise économique, mais ne se poursuivent pas au siècle suivant, marqué par « une transition douce vers les filatures mécaniques concentrées » (p. 39). Ailleurs, les conflits dans la France cotonnière sont encore plus sporadiques. Pour la draperie, industrie traditionnelle forte de ses coutumes, l’auteur appuie sa comparaison sur des études anglaises fines liant l’organisation du travail (Kaufsystem/Verlagsystem), la capacité de négociation de la main-d’œuvre et la réception différenciée des inventions techniques (les ouvriers des comtés de l’Ouest, soumis au pouvoir marchand, sont les plus violents ; les artisans indépendants du Yorkshire se révoltent contre le passage à l’usine). Grâce aux travaux de Gérard Gayot sur les tondeurs de draps et à ses propres dépouillements dans les archives départementales, l’auteur montre les forts contrastes des résistances dans la France lainière, entre Verviers, le Nord et le Midi.

Le troisième chapitre est le plus original car il traite d’un thème moins connu : l’opposition aux machines des artisans urbains, petits producteurs soucieux de leur indépendance et de la qualité des produits (imprimerie, où les refus, ponctués par les révolutions du XIXe siècle, sont cette fois français, et non anglais ; métiers de la décoration où les ouvriers français sont aussi plus vindicatifs car nombreux et puissants à Paris ; métiers de l’habillement, dans lesquels la mécanisation est tardive et difficile). Cependant, l’auteur, insistant sur les problèmes posés par la mécanisation dans ces métiers anciens, qualifie les techniques de ces artisans de « traditionnelles » et d’« immobiles » (p. 84, 105, 113), ce qui, au regard des acquis récents de l’historiographie, notamment pour les métiers du luxe, surprend, tant ces artisans ont été à la pointe de la révolution des consommations depuis le XVIIIe siècle par leur inventivité, intense et polymorphe (modèles, alliages, techniques de surfaçage et de finition, outillage), visant la qualité, la maniabilité et la solidité des produits, et dont l’habileté et l’ingéniosité ont été érigées en ressorts de la croissance par certains économistes, comme l’a montré Maxine Berg. De plus, pour caractériser l’organisation du travail artisanale, l’auteur se réfère aux descriptions de l’Encyclopédie (p. 94), dont on sait qu’elles ne restituent en rien le procès de travail mais qu’elles construisent au contraire un « mythe du fabricant », largement remis en cause par les études d’Helen Clifford [7]. Mais ces quelques remarques ne doivent pas masquer l’essentiel : il est tout à fait utile et novateur d’avoir identifié l’opposition aux machines chez ces artisans, notamment dans la fabrique parisienne, au nom de leurs savoir-faire et de leur autonomie, ce qu’il serait intéressant de mettre en regard avec le succès du système des brevets dans ce milieu, comme l’a montré Gabriel Galvez-Behar.

François Jarrige s’efforce aussi de saisir la chronologie des bris de machines en France et en Belgique, en insistant sur la crise du milieu du siècle (alors qu’en Angleterre les violences s’estompent) ; non seulement la crise est lue de manière différenciée selon les territoires de l’industrie, mais, de plus, une analyse particulière est réservée à l’implication des paysans contre les batteuses (avec typologie des troubles), avant que ces engins ne soient au cœur de nouveaux réseaux de sociabilité. Cette attention à la pluralité des bris de machines, irréductibles à la violence d’ouvriers prolétarisés, est probablement le plus grand apport de l’ouvrage.

L’économie morale des émeutiers

La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée aux acteurs, aux caractères et aux significations de leurs actes. François Jarrige propose notamment une sociologie fine des émeutiers ; il démontre clairement que les briseurs de machines appartiennent au menu peuples des artisans et compagnons, dont la culture du travail est façonnée par les identités communautaires locales ; il ne s’agit en rien de l’action de nouveaux prolétaires de l’industrie (p. 159), et c’est à la lumière de cette inscription sociale que l’on peut comprendre les formes de la résistance (clandestinité, associations en 1830 et 1848). C’est bien cette culture du métier comme capacité d’organisation qui est analysée, l’auteur mettant en valeur l’économie morale et le langage du droit qui sous-tendent le bris de machines, dans la lignée des travaux d’E. P. Thompson. Il y aurait sûrement un débat à entamer sur la notion de « ressources cachées » et sur l’idée que leur mobilisation en France est rendue difficile par « une plus grande carence des ressources institutionnelles après la rupture révolutionnaire » (p. 178), d’où le recours à la conciliation selon l’auteur. Mais l’important est de mettre en valeur les principes qui régissent l’action des émeutiers, qu’ils soient juridiques ou techniques. François Jarrige observe avec beaucoup de finesse que les ouvriers mettent un grand soin à démonter les machines pour les rendre irréparables : ce constat est essentiel car il inscrit la pratique du bris dans la culture technologique artisanale, fondée sur le soin des façons et la qualité des assemblages pour des produits de plus en plus complexes. C’est au nom de cette culture de métier, qui ne se confond pas avec l’identité corporative, mais qui s’inscrit dans une logique de composition liant l’organisation du travail en réseaux à la qualité des produits, que les armuriers de Saint-Étienne se sont opposés aux ingénieurs gribeauvalistes, comme l’a montré Ken Alder [8]. François Jarrige mentionne à juste titre des « représentations ambivalentes de la techniques » devenues « indicibles » (p. 197) ; il nous semble que la question clé est bien effectivement celle de la place des artisans et des ouvriers dans la constitution d’un espace public de la technique, dont ce rameau a été subsumé dans l’essor de la technologie industrielle.

L’analyse de « l’économie politique du bris de machines » ouvre sur une autre dimension, fondamentale : l’évolution des motivations ouvrières à partir des années 1820, sous l’influence des courants radicaux, chartistes et socialistes qui postulent « l’affranchissement par les machines » (p. 213). À nouveau, le débat serait fructueux, avec Christine MacLeod par exemple pour qui le culte des inventeurs, notamment de James Watt, participe effectivement de l’émancipation politique et culturelle des ouvriers dans la société anglaise et poursuit l’affirmation de la spécificité de leurs savoir-faire, de leur habileté, de leur dextérité, de leur ingéniosité comme constitutifs de l’identité britannique dans le sens où l’entend Linda Colley. François Jarrige évoque « une réappropriation culturelle de la machine » et rappelle que pour les délégués chapeliers à l’exposition de 1867, le « concours intelligent de la main, qui donne aux objets la forme définitive » reste « indispensable » aux machines. Entre la culture artisanale, le bris de machines et la culture ouvrière qui finit par légitimer les machines, existe une filiation, difficile à penser tant la technologie s’est construite sur le déni du savoir technique artisanal et ouvrier, en particulier sur le continent.

Interprétations et répressions

La dernière partie de l’ouvrage traite des représentations des bris de machines, de leur perception et de leur instrumentalisation par les contemporains (patronat, institutions du maintien de l’ordre), mais aussi par les économistes, les politiciens et les réformateurs qui construisent un discours ôtant toute légitimité à ces violences et instillant l’image d’un peuple obscurantiste et archaïque – une notion fondamentale tant pour l’histoire sociale que pour l’histoire des techniques qui commence tout juste depuis une génération à se montrer attentive à la sophistication des savoirs des praticiens. Cette partie est donc fondamentale dans la compréhension des mythes fondateurs de l’histoire de la révolution industrielle, dont la mise à distance a permis de renouveler puissamment l’histoire des techniques et des rationalités de l’action.

L’auteur décrit toute la palette des réactions patronales, leur ambiguïté, la place des bris de machines dans les rhétoriques des entrepreneurs et surtout dans les capacités de négociation du changement technique ouvertes par cette conflictualité. Grâce à cette approche dynamique et nuancée, François Jarrige se démarque avec pertinence du discours historique sur le retard que les bris de machines auraient imposé à l’économie, notamment en France, et fait très utilement le lien avec le besoin d’institutions des entrepreneurs dont on sait que le discours du laissez-faire a coexisté avec la réclamation incessante de moyens juridiques pour assurer des entreprises souvent fragiles. Concernant l’ordre et de la répression, l’auteur montre aussi avec finesse que, malgré la violence de la répression en Angleterre, les institutions du maintien de l’ordre, de part et d’autre de la Manche, n’ont pas agi de manière monolithique, que la cause des briseurs de machines a pu être entendue des autorités, suscitant dans certains cas des tentatives de conciliation. À nouveau, l’ouvrage insiste sur les capacités de négociation ouvertes par le bris de machines et réfute l’image d’États uniquement répressifs. L’étude de « la question des machines », menée à travers le prisme des bris de machines, met en valeur la coexistence de plusieurs interprétations, libérales et industrialistes, traditionalistes et chrétiennes, socialistes enfin. Les passages sur les ambiguïtés des traditionalistes, liberal tories en Angleterre, ultras et catholiques sociaux en France, et sur le communisme icarien apportent des éclairages nouveaux sur les réponses des élites aux « dysfonctionnements industriels ». L’auteur poursuit la réflexion par l’étude de « la naissance de la pédagogie des machines » et de « la construction sociale de la confiance » dans l’industrie (p. 307), en mettant l’accent sur le caractère quasi religieux de ce « gouvernement des esprits », les références au catéchisme et à la conversion étant récurrentes sous la plume des contemporains. La France se distingue par l’implication de l’État, surtout après 1848, qui promeut des éditions de manuels, les activités d’associations où figurent en bonne place les polytechniciens et, de manière plus diffuse, le culte de l’inventeur héroïque à travers le mythe de Jacquard, dont la fabrique participe au discrédit de l’ouvrier contestataire, assimilé au tenant d’un monde archaïque. L’auteur conclut sur ce thème, constatant d’un côté la richesse qu’a revêtue la pratique du bris de machines dans les capacités de négociation du progrès technique par l’ensemble de la société au début du XIXe siècle, et de l’autre l’oubli de ces violences et de leur complexité, dont la mémoire, étouffée par la technologie industrielle et le culte de la machine, ne subsiste que sous la forme d’un mythe, diversement instrumentalisé.

On pourrait poursuivre la réflexion, qui s’achève avec la fin du XIXe siècle, par un questionnement sur la science sociale des machines qui se met en place au tournant des XIXe et XXe siècles (ainsi la mécanologie de Jacques Lafitte), fondatrice de la « technologie, science humaine ».

Le livre de François Jarrige permet d’identifier clairement que l’histoire de l’industrialisation ne se confond pas avec celle de la science des ingénieurs, que les artisans et les ouvriers ont affirmé la spécificité de leurs choix techniques qui ne recouvraient pas nécessairement celui des gains de productivité et surtout, j’ajouterais, que leurs savoirs n’étaient en rien réductibles aux compétences normées et cloisonnées des corps de métier mais constituaient déjà une culture technique, une compréhension des moyens de l’action efficace. C’est un rameau oublié de la technologie. L’un des intérêts de la question est de comprendre ce qui nous permet maintenant de retrouver ce fil, quels circuits intellectuels au XXe siècle ont maintenu et développé un intérêt pour la technique non confondue avec l’industrie et pourquoi ces approches, telles celles de Jacques Guillerme et de Gilbert Simondon, peu lus ni entendus de leur vivant, trouvent maintenant un public et permettent de renouer avec la pensée technique des artisans. Il est sûr que le livre de François Jarrige, comme ceux de Maxine Berg, de Gabriel Galvez-Behar et de Christine MacLeod, apporte une pierre nouvelle à la compréhension d’un univers technique longtemps qualifié d’archaïque et dont perçoit peu à peu le rôle crucial dans la modernisation des économies et les filiations avec la pensée humaniste au XXe siècle.

par Liliane Pérez, le 8 avril 2010

Pour citer cet article :

Liliane Pérez, « Les machines en procès », La Vie des idées , 8 avril 2010. ISSN : 2105-3030. URL : https://booksandideas.net/Les-machines-en-proces

Nota bene :

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À lire aussi


Notes

[1David Cannadine, « The past and present of the English Industrial Revolution 1880-1980 », Past and Present, 103, 1984, p. 104-131 ; Gareth Stedman Jones, La Fin de la pauvreté ? Un débat historique (2004), Maison-Alfort, Éditions Ère, 2007, traduit par Vincent Bourdeau, François Jarrige, Julien Vincent ; Christine MacLeod, Heroes of Invention. Technology, Liberalism and British Identity 1750-1914, Cambridge, Cambridge University Press, 2007.

[2Vincent Bourdeau, François Jarrige, Julien Vincent, Les Luddites. Bris de machines, économie politique et histoire, Maison-Alfort, Éditions Ère, 2006.

[3Maxine Berg, Luxury and Pleasure in Eighteenth-Century Britain, Oxford, Oxford University Press, 2005.

[4Gabriel Galvez-Behar, La République des inventeurs. Propriété et organisation de l’innovation en France (1791-1922), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008.

[5Liliane Pérez, « La pièce et le geste. Entreprises, cultures opératoires et marchés à Londres au XVIIIe siècle », mémoire inédit d’HDR, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, 2008.

[6Alain Cottereau, « La désincorporation des métiers et leur transformation en “publics intermédiaires” : Lyon et Elbeuf, 1790-1815 », Steven L. Kaplan et Philippe Minard (dir.), La France, malade du corporatisme ? XVIIIe-XXe siècles, Paris, Belin, 2004, p. 97-145.

[7Helen Clifford, « The myth of the maker : manufacturing networks in the London goldsmiths’ trade 1750-1790 », in Kenneth Quickenden, Neal Adrian Quickenden (dir.), Silver and Jewellery. Production and Consumption since 1750, Birmingham, 1995, p. 5-12.

[8Ken Alder, Engineering the Revolution. Arms and Enlightenment in France, 1763-1815, Princeton, Princeton University Press, 1997.

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