Jérémie Foa propose une « histoire des autres ». Les anonymes, jetés dans la Seine ou ensevelis dans des fosses communes, sont tombés sous les coups des tueurs, mais aussi dans un oubli que l’enquêteur répare. Un livre important sur les violences de masse.
Il ne s’agit pas, contrairement à une historiographie qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, d’une nouvelle étude interrogeant les responsabilités politiques et la préméditation supposée du massacre par Catherine de Médicis, Charles IX ou encore les Guise [1]. À l’inverse, il s’agit d’une enquête qui éclaire, par le bas, les visages moins connus des meurtriers et ceux de leurs victimes, qui sont les « voix minoritaires » (p. 153) d’une tragédie qui a inspiré écrivains et cinéastes.
Jérémie Foa a réussi à écrire une « histoire des autres » qui, nous dit-il, tourne le dos au Louvre. Car ce n’est pas seulement le corps de l’amiral de Coligny, défenestré, qui « tombe » sur les pavés parisiens la nuit du 24 août 1572. Ce sont aussi les corps d’une foule d’anonymes, jetés dans la Seine ou enfouis dans des fosses communes, qui tombèrent dans l’oubli, malgré la mise en mémoire huguenote qui intervint au lendemain du drame, par exemple sous la plume du pasteur Simon Goulart.
La « saison » de la Saint-Barthélemy
Le livre de Foa est le fruit d’un patient travail policier. Identification des personnages et éclairage des trajectoires sociales conduisent le lecteur dans les arcanes des archives : principalement les minutes des notaires et les sources judiciaires, comme les registres d’écrou de la conciergerie, que l’auteur décrit aussi dans leur matérialité documentaire. Les scènes de crimes ainsi reconstituées dessinent la signature d’un groupe de tueurs parisiens dont le rôle semble moteur. Persuadé qu’il s’agit de la « clé du massacre » (p. 59), Jérémie Foa explique leur mode opératoire, leurs mobiles et leur intimité avec les victimes.
La méthode relève de la micro-histoire, au sens de l’historien Carlo Ginzburg. Ce n’est en effet qu’à l’échelle des individus, de leurs activités professionnelles, de leur environnement matériel et de leurs lieux de résidence que se révèle le tissu de leurs relations sociales. Ce n’est pas le moindre mérite de ce livre que de montrer à quel point meurtriers et victimes se connaissaient, sinon se fréquentaient quotidiennement. La localisation du domicile des tueurs les plus redoutables ne fut pas non plus sans incidence sur l’efficacité du massacre.
Thomas Croizier, l’un des pires tueurs, résidait dans la Vallée de Misère, une rue au nom tristement évocateur située au bord de la Seine, près du pont aux Meuniers. Indépendamment de l’imaginaire meurtrier antiprotestant, désireux de purger la ville de ses « pollutions » et considérant la Seine comme un égout, on comprend à quel point l’habitat des tueurs était aussi une « rente de situation » permettant de se débarrasser facilement des corps (p. 51).
Pour ce faire, Foa ne s’est pas contenté de dépouiller systématiquement les études d’une quarantaine de notaires parisiens (du 24 août, jour du massacre, à la fin du mois d’octobre 1572). Il a également étendu son enquête en sondant les archives de plusieurs grandes villes de province (Rouen, Bordeaux, Toulouse et Lyon). Car, selon une formule consacrée, la Saint-Barthélemy fut aussi une « saison », qui ensanglanta une quinzaine de villes du royaume dans les semaines et les mois qui suivirent la tragédie parisienne.
Trame narrative
La facture du livre est inhabituelle pour un travail qui repose sur une recherche érudite. Désireux de restituer des « vies minuscules », Jérémie Foa s’appuie régulièrement sur de longs extraits de documents : inventaires après décès, dépositions de témoins chez les notaires, interrogatoires, chroniques du temps, correspondances. Cette présence des sources donne un effet de réel à une série de vingt-six courts chapitres. Ces chapitres sont autant de coups de projecteur sur une succession de cas : de Marie Robert dont le mari, commissaire au Châtelet, semble remercier de façon stupéfiante les tueurs de sa femme, à celui des trois frères Sevyn devant le parlement de Bordeaux. Un ultime chapitre, en guise d’épilogue, s’intéresse au destin des tueurs après 1572.
L’approche critique des sources, les doutes, mais aussi l’enthousiasme de Foa devant telle ou telle trouvaille, ne sont pas relégués en note de bas de page, mais occupent le corps du texte. Le lecteur a le sentiment d’ouvrir les cartons d’archives. Les tâtonnements et les recoupements entre les sources, tout ce qui constitue l’échafaudage de l’enquête historique, sont mis en scène dans ce qui devient une leçon de méthode historique : tantôt pour résoudre une difficulté paléographique permettant de retrouver l’identité des victimes ou des tueurs (p. 93, p. 130-131), tantôt pour critiquer la valeur des témoignages oculaires anonymisant volontairement les assassins pour éviter d’en faire peser la responsabilité sur les « bons bourgeois et la milice » (p. 229).
La trame narrative du livre, quasi feuilletonnesque, est construite par un historien qui écrit à première personne du singulier. Le lecteur suit les progrès de l’enquête et les songes parfois mélancoliques de l’auteur sur les lieux qui ne sont pas devenus des lieux de mémoire (ainsi ces pages sur la localisation possible d’un charnier dans l’île Maquerelle, à l’emplacement actuel de la tour Eiffel, p. 101-111). Le récit, captivant, a quelque chose qui peut rappeler la manière romanesque d’un livre de Jean-Paul Kauffmann entraînant son lecteur, dans un jeu de pistes, sur les traces mystérieuses d’un événement historique [2].
On passera outre certaines remarques ego-historiennes qui détonnent quelque peu par leur évidence rassurante. Plus troublant est le jeu de miroirs entretenu entre la Saint-Barthélemy et les heures sombres de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Les titres de certains chapitres (« Au revoir les enfants », « Sans chagrin ni pitié ») ne sont pas anodins. La sémantique des « rafles », des « miliciens » et de la « spoliation » des biens protestants offre des similitudes qui peuvent être trompeuses. Car Jérémie Foa est littéralement hanté par son sujet et les fantômes de l’histoire. Les métaphores spectrales et sépulcrales sont d’ailleurs fréquentes dans le récit qui, citant Michel de Certeau, rappelle que les disciples de Clio cherchent aussi à « calmer les morts qui hantent encore le présent » (p. 67).
Comme d’autres historiens travaillant sur les meurtres de masse ou les génocides contemporains, Foa n’est pas ressorti indemne de la fréquentation des archives. Il confesse ainsi que « l’archive est performative. Elle est un coup de poignard, une seconde mise à mort » (p. 69).
L’habitus des tueurs
Jérémie Foa reconnaît bien volontiers sa dette envers ses prédécesseurs, Barbara Diefendorf ou Robert Descimon [3]. Il n’en demeure pas moins que son livre explique de façon convaincante et originale comment l’efficacité du massacre résulte d’un « savoir-faire » acquis par un groupe de tueurs dans l’exercice des fonctions militaires et policières au sein de la milice citadine pendant plus d’une décennie.
Depuis au moins la troisième guerre de Religion (1568-1570), de bons bourgeois parisiens ont pris l’habitude d’interpeler, arrêter, interroger, pour tout dire harceler, les protestants (p. 59). De ces derniers, ils connaissent à la fois l’identité et le lieu de résidence. Contrairement à l’idée reçue d’un massacre aveugle, protégé ou encouragé par l’anonymat, Foa montre à quel point ces tueurs, lassés de voir la justice royale décriminaliser l’hérésie, appliquer la législation des paix de religion et relâcher les hérétiques qu’ils venaient de conduire en prison, saisissent l’aubaine de la Saint-Barthélemy pour les faire disparaître : « Pour qu’un massacre tel que la Saint-Barthélemy soit possible, il faut qu’une certaine intimité entre tueurs et tués soit » (p. 39).
Mais qui sont-ils, au juste, ces « bons bourgeois » meurtriers ? Des artisans, des marchands, mais aussi des hommes de loi et des officiers, c’est-à-dire des notables bien insérés dans leur paroisse et leur quartier. Voici par exemple Thomas Croizier, « tireur d’or », c’est-à-dire un artisan spécialisé dans l’orfèvrerie, qui est l’un des porteurs de la châsse de Sainte-Geneviève. Croizier est l’un des cadres de la milice urbaine, une institution incarnant le privilège d’autodéfense de la bourgeoisie parisienne, qui veillait à la garde des portes, des remparts et au guet dans chacun des seize quartiers de la capitale. À ses côtés, deux autres membres de la milice, Claude Chenetet le marchand Nicolas Pezou. À eux trois, ils sont à l’origine de la moitié des 504 arrestations de protestants entre 1567-1570 (p. 34).
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C’est qu’en la vallée de Misère il y a une porte que nous avons veue peincte de rouge, à laquelle les principaux massacreurs, comme Tanchou, Pezou, Croiset et Perier, estoyent durant les trois jours, ou tous ou partie d’eux. Là, on amenoit à l’entrée de la porte les misérables, que ceux-ci recevoyent et menoyent sur des planches par où on va aux moulins, pour les précipiter entre deux pilliers du pont. L’on dit que là y eut plus de six cents personnes esgorgées. Et les coulpables ont conté que le vendredi ils avoyent poignardé et précipité une femme, de laquelle ils avoyent voulu voir les cheveux avant la tuer, et que ses cheveux s’estoyent entortillez en une cheville, suspendans le corps en l’eau jusques aux mammelles, qui ne pût tomber pour quelques pierres qu’ils lui jettèrent, et autres corps précipitez en mesme lieu ; mais que, le dimanche, son mari, amené et recogneu par aucuns d’eux, despesché en mesme place, tomba des deux bras sur le col de sa femme et l’emporta.
Source : Agrippa d’Aubigné, Histoire universelle, t. III, éd. Alphonse de Ruble, Paris, 1889, p. 336-337.
Des bourgeois en armes, dont les inventaires après décès révèlent de véritables arsenaux. Des bourgeois représentatifs du milieu des catholiques zélés, tel ce capitaine Pigneron, marchand drapier de la place Maubert, cadre de la milice, membre de la confrérie Saint-Charlemagne dans l’église des Mathurins ; un homme que l’on retrouvera plus tard au sein de la Ligue. Les arrestations et les meurtres de 1572 ont été perpétrés par des hommes qui, bénéficiant de l’expérience de leurs charges, connaissaient parfaitement leur quartier et ses « suspects » huguenots. Ils massacrent toute la maisonnée au son du tocsin de Saint-Germain-l’Auxerrois, puis, tout au long de la nuit, organisent le pillage et la répartition du butin parmi la foule et les voisins attirés par l’appât du gain.
Des tueurs enrichis et récompensés
Foa ne rejette pas les thèses qui interprètent les violences meurtrières de la Saint-Barthélemy comme le produit d’un imaginaire de guerre sainte, d’une éradication de l’hérésie voulue par des hommes tuant les protestants au nom de Dieu. Mais l’analyse se concentre sur ce qu’offrent les sources notariées et municipales : la photographie d’une vaste entreprise de pillage et de spoliation aussi bien à Paris qu’à Toulouse. Une entreprise qui bénéficie en premier lieu aux tueurs : ainsi Croizier va-t-il jusqu’à élire son domicile dans la maison d’un orfèvre protestant assassiné (p. 277).
Le pillage, puisqu’il s’agit littéralement de vider les maisons des protestants, a lieu avec l’approbation des autorités. À Paris, dès le début des guerres de Religion, le Parlement autorise Tanchou à se « dédommager » à partir du produit de la vente des biens des imprimeurs huguenots (p. 198). Faut-il y voir une preuve de faiblesse des institutions monarchiques ou, au contraire, en déduire que les tueurs ne sont que les hommes de main des pouvoirs établis ? Les gratifications dont certains meurtriers de la Saint-Barthélemy sont comblés interrogent. Claude Chenet était lié aux Guise, mais, comme son compère Nicolas Pezou, il semble avoir été apprécié de Catherine de Médicis. Surtout, Pezou bénéficia pour le moins de la reconnaissance de Charles IX, qui en fit le trésorier de la garde française en 1573, avant de le nommer prévôt général du Languedoc, en dépit des récriminations des protestants horrifiés par le curriculum de massacreur (p. 269-271).
La question de l’ingérence, sinon de la préméditation royale, qui n’était pas l’objet du livre, ressurgit donc incidemment. Peut-être l’approbation tacite des autorités s’explique-t-elle par la confiance accordée à des notables, respectés dans leurs quartiers, chargés de maintenir l’ordre public et, surtout, en phase avec l’opinion catholique zélée qui dominait dans la capitale.
Par ailleurs, la confusion causée par le massacre fut aussi propice à l’activation de réseaux de clientèles aristocratiques désireuses de solder de vieux contentieux. Ainsi, Foa montre les clientèles du duc d’Alençon, le plus jeune frère du roi, profiter de l’occasion pour éliminer l’ancien lieutenant au bailliage du Perche de passage à Paris. Ce dernier, le protestant François de la Martellière, avait exercé son office au sein de l’apanage du duc, avant d’être destitué au profit d’un catholique (p. 230-235).
Interpréter la violence
Le premier enseignement de cet essai concerne le rôle des milices urbaines pendant les guerres de Religion. Il est indéniable que ces structures policières et défensives mobilisent une connaissance fine du terrain. Elles s’appuient sur un savoir de l’identification des personnes qui repose certes sur les liens vicinaux, mais également sur les progrès de l’activité policière au sein des administrations municipales.
Le cas parisien, longuement étudié, ne pourrait-il pas être replacé dans une évolution plus générale qui touche d’autres villes françaises ? À Abbeville, c’est l’échevinage, à la demande du gouvernement royal, qui prend la décision, en 1570, de dresser une liste des protestants et de la valeur de leurs biens [4]. Ces dispositifs d’identification et de « fichage » se retrouvent ailleurs, en particulier à Lyon : une thèse récente montre comment l’activité réglementaire renforcée de la municipalité est une réponse à la crise multiforme (épidémies, insécurité militaire) du second XVIe siècle [5].
Précisément, dans les mobiles des tueurs miliciens, il ne faut pas négliger la peur de l’ennemi intérieur et du coup de force huguenot, une peur particulièrement vive dans les villes qui ont connu en 1562 l’iconoclasme, l’occupation des armées protestantes ou la menace d’un siège par les armées protestantes. Il nous semble que Foa aurait pu insister davantage sur ces aspects, qui jouent sans doute un rôle dans l’effet d’entraînement suscité par les miliciens dans les tueries. Dès 1567, alors que l’armée du prince de Condé venait d’occuper Saint-Denis, la peur d’un complot huguenot poussa la milice parisienne à perquisitionner les maisons des protestants [6]. 1572 n’est pas sans rapport avec le souvenir traumatique de 1562.
Dès lors, un chaînon explicatif manque : la peur du huguenot comme ressort d’un antiprotestantisme avivé par le souvenir traumatique du début des guerres de Religion (iconoclasme). Cela peut conduire un lecteur pressé à réduire l’explication des violences à la résolution de conflits interpersonnels de proximité guidés par la cupidité et la convoitise.
L’épilogue du livre examine le sort d’une dizaine de tueurs après la Saint-Barthélemy, les uns après les autres, dans un catalogue où ce qui les réunit est une anaphore : « Mort dans son lit. » À une dizaine de reprises, une écriture presque cinématographique décrit le portrait de ces hommes devenus vieux et énonce un verdict à portée morale. De fait, constate Foa, tous sont morts choyés, enrichis, protégés, sans jamais être ni inquiétés ni jugés pour leurs crimes.
Mais on voit mal qui et quelles instances auraient pu instruire un tel procès. Les paix de Religion et l’édit de Nantes mirent plutôt en œuvre l’amnistie et l’oubli pour réconcilier catholiques et protestants. Par ailleurs, nombre des tueurs prospérèrent ensuite dans le militantisme de la Ligue. Ce n’est pas un hasard. Le rêve unitaire et les utopies purificatrices étaient dans le projet politique et religieux de ce que l’on nommait la Sainte Union des catholiques. Ce projet échoua face à Henri IV. Les anciens massacreurs sont donc aussi les vaincus de la Ligue.
Après avoir refermé ce livre, après avoir écouté les témoins du drame, après avoir assisté à la reconstitution des crimes, le lecteur a le sentiment d’avoir perçu les traits d’un autre visage de la Saint-Barthélemy. Le fanatisme religieux qu’on y découvre renvoie à des préoccupations matérielles et à des sentiments terriblement humains, voire bassement triviaux. Si les mobiles des tueries sont loin d’être définitivement établis, les pièces d’archives astucieusement disposées dans le récit dérangent durablement le lecteur par l’écho contemporain qu’elles suscitent. De ce point de vue, le pari éditorial est une réussite.
Jérémie Foa, Tous ceux qui tombent. Visages de la Saint-Barthélemy, Paris, La Découverte, 2021, 347 p., 19 €.
Thierry Amalou, « Une micro-histoire de la Saint-Barthélemy »,
La Vie des idées
, 7 octobre 2022.
ISSN : 2105-3030.
URL : https://booksandideas.net/Jeremie-Foa-Tous-ceux-qui-tombent
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[1] Voir Marc Venard, « Arrêtez le massacre ! », Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 39, 1992, p. 645-661 et surtout Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État, Paris, Gallimard, 2007.
[2] Jean-Paul Kauffmann, La lutte avec l’ange, Paris, La Table Ronde, 2001.
[3] Barbara Diefendorf, Beneath the Cross. Catholics and Huguenots in Sixteenth-Century Paris, New York-Oxford, 1991 ; Robert Descimon, “Solidarité Communautaire et sociabilité armée : les compagnies de la milice bourgeoise à Paris (XVIe-XVIIe siècles) », Françoise Thélamon dir., Sociabilité, pouvoirs et société, Rouen, 1987, p. 599-610.
[4] Marcel Godet, Les Protestants à Abbeville au début des guerres de Religion (1560-1572), Paris, Fischbacher, 1919, p. 42-46.
[5] Aurélien Roulet, « Au nom du bien public ». Exercer le pouvoir règlementaire dans une société en guerre. Lyon, vers 1561-vers 1594, thèse en histoire, Sorbonne Paris Nord, décembre 2021.