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Dossier Arts

Art et engagement


par Cristelle Terroni , le 2 octobre 2012


Depuis la fin des années 1960, la question de la portée politique de l’oeuvre littéraire et artistique n’a cessé de se poser, interrogeant sa capacité à concilier enjeux politiques et esthétiques. Dans ce débat qui ne cesse de s’enrichir à mesure que la définition de l’oeuvre devient plus complexe, passer par l’exemple et le particulier devient inévitable et nous permet de saisir comment certaines oeuvres aboutissent à un équilibre, sinon à une conciliation, efficace.

L’artiste peut-il donner à son œuvre des qualités à la fois esthétiques et politiques ? Si on lui reconnaît un contenu politique, l’œuvre peut-elle réellement influer sur les réalités sociopolitiques de notre monde ? Soulevée par Sartre au milieu du XXe siècle, la question de l’engagement politique de l’œuvre reste très actuelle. Quelques expositions récentes organisées au Jeu de Paume (Ai Weiwei : Entrelacs, 21 février – 29 avril 2012) et au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (Resisting the Present. Mexico 2000-2012, 9 mars – 8 juillet 2012), de nouvelles publications (Michel Vinaver, Albert Camus, S’engager - correspondance 1945 - 1957, L’Arche, 2012), ainsi que l’attention portée à l’importante production artistique qui a accompagné les printemps arabes, continuent de nourrir un débat qui prouve que la réflexion sur la politique des arts ne se réduit pas à l’alternative entre esthétisme et militantisme.

Artistes, historiens et critiques s’interrogent sur la possible réconciliation de ces deux dimensions et sur les modalités concrètes de l’engagement à travers toute création artistique. Aujourd’hui, la question de l’engagement s’est donc émancipée de la figure de l’artiste pour s’intéresser aux qualités formelles de l’œuvre, mais aussi à son contexte. Car depuis la fin des années 1970, la pensée postmoderne a enrichi le débat en portant une attention nouvelle aux conditions de production et de réception des œuvres. Dans le même temps, l’avènement de pratiques artistiques dites in situ (Land Art, Graffiti, Street Art) a replacé l’œuvre dans l’espace public et nourri la réflexion sur la politique de l’œuvre. La question de l’engagement ne peut donc plus ignorer les techniques et médiums utilisés, la nature des lieux de production et d’exposition de l’œuvre, ni son impact intellectuel et émotionnel sur le public.

Ce dossier reprend et illustre ce débat à partir d’exemples particuliers, tirés de la littérature, de l’art et du théâtre contemporains, selon une perspective internationale.

Liste des essais et des entretiens :

  Cécile Boëx, « Un cinéma d’urgence », entretien avec le collectif Abounaddara, 25 septembre 2012.

  Vanina Géré, « Le Beau : arme politique », 2 octobre 2012.

  Claire Luna, « 2000-2012 : l’art mexicain en résistance », essai sur l’exposition « Resisting the Present, Mexico 2000-2012 » (Musée d’art Moderne de la ville de Paris, 9 mars – 8 juin 2012), 9 octobre 2012

  Sébastian Veg, « Coup de projecteur sur les marges, entretien avec Sébastian Veg sur les écrivains chinois engagés », 12 octobre 2012.

  Simon Chemama, « S’engager ? Vinaver face à Camus en 1950 », 9 novembre 2012.

  Florian Mahot Boudias, « Adel Abdessemed, la violence à l’oeuvre », 24 décembre 2012.

Les articles du dossier

par Cristelle Terroni, le 2 octobre 2012

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Photographie d’illustration : Marcela Armas, Machinarius, 2008

Courtesy de l’artiste et Arróniz Arte Contemporáneo, Mexico

©Carlos Varillas / Fundación Amparo

Pour citer cet article :

Cristelle Terroni, « Art et engagement », La Vie des idées , 2 octobre 2012. ISSN : 2105-3030. URL : https://booksandideas.net/Art-et-engagement

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