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Robert Gates dans Foreign Affairs

jeudi 15 janvier 2009



par Nicolas Delalande

Dans la dernière livraison de Foreign Affairs, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates présente son analyse des défis qui attendent le Pentagone dans les années à venir. Successeur du très controversé Donald Rumsfeld, tenu pour responsable de l’enlisement des troupes américaines en Irak, Robert Gates a été maintenu à son poste et sera le secrétaire à la Défense de Barack Obama. Son texte, intitulé « A Balanced Strategy. Reprogramming the Pentagon for the New Age », offre, bien qu’il s’en défende, une critique sans concession des illusions stratégiques des deux mandats présidentiels de George W. Bush.

Robert Gates énonce en effet sans hésitation que « les États-Unis ne peuvent pas espérer éliminer les risques qui pèsent sur leur sécurité nationale en augmentant indéfiniment les budgets militaires, en faisant tout et en achetant tout ». L’illusion de la toute puissance américaine a conduit au fiasco en Irak. Gates estime ainsi que la probabilité que les Américains s’engagent prochainement dans un nouveau conflit armé, comme ceux d’Irak ou d’Afghanistan, est très faible. Plus largement, il appelle les Américains à la modestie et à ne plus croire aveuglément aux miracles de la guerre technologique, supposée rapide et « propre ».

Le véritable défi du Pentagone, selon Gates, est de trouver un équilibre entre le maintien de capacités militaires conventionnelles et le développement de ressources humaines, matérielles et tactiques adaptées aux formes non conventionnelles de guerre et aux exigences de la lutte contre-insurrectionnelle. Il en appelle à une sorte de révolution culturelle au sein de l’armée américaine, où le hard power continue d’être plus valorisé que le soft power, notamment pour l’avancement des carrières.

Initiateur du revirement stratégique mis en place en Irak depuis 2007 avec « the Surge », Robert Gates défend donc l’idée d’une continuité entre la doctrine stratégique des deux dernières années, subie plutôt que choisie par George W. Bush, et les nouveaux contours de la doctrine stratégique sous la présidence Obama. En somme, il veut incarner le changement dans la continuité.

Le site de Foreign Affairs


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