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La philosophie du comme si

À propos de : Christophe Bouriau, Le « Comme si ». Kant, Vaihinger et le fictionalisme, Cerf


par Raphaël Ehrsam , le 15 janvier 2014


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Hans Vaihinger a marqué toute une tradition de la pensée contemporaine en reprenant la question kantienne du « comme si », et en permettant son élargissement à l’art, la religion et la science.

Recensé : Christophe Bouriau, Le « Comme si ». Kant, Vaihinger et le fictionalisme, éditions du Cerf, coll. « Passages », Paris, 2013. 256 p., 23 €.

Aux origines du fictionalisme : Vaihinger

Le philosophe allemand Hans Vaihinger (1852-1933) est encore peu connu en France. Dans Le « comme si », sous-titré : « Kant, Vaihinger et le fictionalisme », Christophe Bouriau entreprend de faire ressortir de façon remarquable l’importance philosophique de Vaihinger en s’appuyant sur deux options méthodologiques.

(1) L’optique globale de Bouriau est théorique plutôt qu’historique. L’introduction de l’ouvrage prend en effet pour « fil rouge » (p. 15) une série de difficultés générales qui débordent le cadre de l’œuvre de Vaihinger. Comment pouvons-nous être émus par les destins d’Anna Karénine et de Madame Bovary alors que « dans l’expérience ordinaire la croyance dans la vérité des événements relatés est une condition nécessaire de l’émotion » (p. 10) ? Peut-on encore se dire croyant et faire siens les messages des textes religieux si l’on considère que « les énoncés religieux et les énoncés théologiques sont fictionnels » (p. 11) ? Comment comprendre l’intervention, dans les théories scientifiques, d’axiomes et de conventions dépourvus de prétention à la vérité objective ? La thèse de Bouriau est que Vaihinger est notre contemporain par excellence lorsqu’il s’agit d’affronter ces interrogations.

(2) Le moyen privilégié par Bouriau pour étayer cette thèse consiste à montrer que Vaihinger ne saurait être assimilé aux figures majeures du courant pragmatiste. Contre les lectures (A. Leclère, J. Gould, K. Ceynowa) axées sur les similitudes apparentes entre Vaihinger et William James, Bouriau entend montrer que « c’est comme “fictionalisme” plutôt que comme variété du pragmatisme que la philosophie du comme si mérite d’être abordée » (p. 19).

De ces options méthodologiques découle logiquement la structure de l’ouvrage de Bouriau. La première partie répond au point (2) et soutient que même s’il est tentant de voir en Vaihinger un pragmatiste allemand (chap. I), on doit cependant résister à la tentation de rapprocher sa philosophie de celle de James afin de restituer au « comme si » son originalité (chap. II). La seconde partie répond au point (1) en dégageant la postérité du fictionalisme de Vaihinger chez R. Carnap, A. Huxley, H. Kelsen et A. Adler (chap. III), en vue d’évaluer la vitalité des affirmations vaihingeriennes au regard des questions théoriques formant le « fil rouge » du propos de Bouriau (chap. IV).

De la première à la dernière page, on ne peut qu’admirer la clarté et la rigueur de Bouriau, nourries d’une connaissance historique des textes exemplaire, en extension comme en compréhension. Le « comme si » réalise la prouesse de faire connaître Vaihinger, auteur mal connu d’une œuvre monumentale [1], en un ouvrage puissamment synthétique de 230 pages qui trouve le point d’équilibre idéal entre érudition historique et évaluation philosophique.

Un pragmatisme allemand ?

Même si l’objectif avéré de Bouriau est de refuser l’application de l’épithète « pragmatiste » à Vaihinger, l’ensemble du premier chapitre de l’ouvrage est destiné à rendre justice à cette lecture dominante. Bouriau tient ensemble deux fronts : d’un côté il reconstitue les influences qui ont été les plus déterminantes pour la genèse de la pensée vaihingerienne, de l’autre il montre comment ce sont précisément ces influences qui ont suscité l’application de l’épithète. Ce sont les proximités massives entre Vaihinger et certains aspects de la pensée de Kant (et dans le sillage de celui-ci de Schopenhauer et de Lange) qui peuvent donner le sentiment que Vaihinger aurait élaboré une variété de pragmatisme.

Fait équivoque : au moment de marquer sa dette à l’égard du philosophe de Königsberg, Vaihinger se caractérise lui-même comme un « pragmatiste critique » [2]. On comprend dès lors que l’essentiel de l’enquête généalogique de Bouriau, visant à opposer finalement « pragmatisme » et « fictionalisme », concentre ses analyses liminaires sur Kant. Le sous-titre de Le « comme si », à savoir « Kant, Vaihinger et le fictionalisme », prend désormais son sens. Soit que l’on tire Vaihinger du côté de Kant en prenant appui sur le syntagme de « pragmatisme critique », soit que l’on s’efforce de montrer que l’intérêt et la nouveauté de la philosophie de Vaihinger sont du côté du « fictionalisme », on doit d’abord évaluer l’influence de Kant en dépouillant le syntagme « pragmatisme critique de ses ambiguïtés ».

L’expression même du « comme si », à laquelle Vaihinger accorde une importance cruciale, provient de Kant, qui l’inscrit en plusieurs étapes clé de ses analyses.

Dans l’ordre théorique, Kant utilise l’expression « comme si » pour caractériser l’usage de certaines idées : l’idée d’une totalité des objets réels (l’idée de « monde »), l’idée d’un créateur intelligent de la nature ou encore l’idée de finalité dans les organismes vivants. Le point décisif est que bien que ces idées n’aient pas d’objet qui leur corresponde dans l’expérience, nous pouvons faire « comme si » elles avaient de la réalité objective en vue de stimuler certaines de nos entreprises de connaissances (en physique, biologie, etc.) [3], « Tout être raisonnable doit agir comme s’il était toujours, par ses maximes, un membre législateur du règne universel des fins » [4], etc. Bouriau commente : « dans l’optique de Vaihinger, l’impératif catégorique peut se lire comme une méthode fictionnelle grâce à laquelle nous mettons à l’épreuve nos propres maximes. Cette méthode fait une part essentielle à l’imagination » (p. 29).

Vaihinger interprète ainsi l’ensemble des occurrences kantiennes du « comme si » de façon unitaire : ces occurrences signalent toutes le fait Kant « justifie un certain nombre de propositions par des raisons non pas épistémiques, mais pratiques » (p. 31).

Le double héritage schopenhauerien et langien se fond dans cette perspective. De Schopenhauer, Vaihinger retient l’idée selon laquelle « toutes nos pensées sont finalement au service de l’action » (p. 38) : le cerveau lui-même, siège des activités intellectuelles, aurait en réalité pour fonction — à l’instar de la moelle épinière dont il n’est à la limite qu’une excroissance (p. 40-43) — de « diriger efficacement nos rapports avec le monde extérieur » (p. 41). De Lange [5], Vaihinger retient l’idée selon laquelle, quoique seule l’expérience sensible nous donne accès à la réalité, et quoique toutes les autres représentations (y compris le « suprasensible » kantien) soient de pures créations de l’esprit, nous retirons de certaines fictions des avantages pour connaître ou agir. « Vaihinger présente à son tour les Idées kantiennes comme des inventions de l’imagination, et la métaphysique (mise ici sur le même plan que la religion) comme un discours poétique justifiable exclusivement par les sentiments et les comportements positifs qu’il suscite » (p. 54).

Voir en Vaihinger un tenant du pragmatisme équivaut donc à se contenter de mettre l’accent sur le fait que sa promotion des fictions s’appuie globalement sur des raisons « pratiques ».

Fictionalisme contre pragmatisme

Or, n’est-ce pas là une qualification trop vague et hâtive du sens profond du pragmatisme classique ? N’est-ce pas manquer tout le sel des thèses de Vaihinger ? Dans tout le chap. II, Bouriau répond en proposant simultanément une synthèse de la philosophie de James et un portrait croisé de celle de Vaihinger.

La question de savoir quelles sont les thèses, méthodes et options qui caractérisent le pragmatisme est délicate et controversée — plus encore que ne le laissent d’ailleurs paraître les indications de Bouriau dans le chap. II de Le « comme si  » [6]. Il serait pourtant injuste d’en faire le reproche à Bouriau : son objet est ailleurs. Il ne s’agit pas tant pour lui de prendre position sur d’hypothétiques critères intemporels du pragmatisme que de voir en quoi la philosophie de Vaihinger s’oppose frontalement à certaines propositions centrales du pragmatisme classique de James.

Sans entrer dans tous les détails de la démonstration de Bouriau, on peut se concentrer sur le point de divergence le plus remarquable mis en avant dans le chap. II. Pour James, les bénéfices théoriques et pratiques d’une idée permettent d’évaluer sa vérité (p. 93-96). Bouriau met opportunément en valeur les passages suivants de James :

« On peut dire qu’une idée “est utile parce qu’elle est vraie” ou bien qu’elle “est vraie parce qu’elle est utile”. C’est deux expressions signifient exactement la même chose, à savoir qu’une idée se réalise et peut être vérifiée. » [7]

« Toute idée qui nous aide, pratiquement ou intellectuellement, à aborder une réalité ou ce qui est en rapport avec elle, qui ne met pas en travers de notre chemin toutes sortes d’obstacles, qui en fait ajuste et adapte notre vie à la configuration générale de cette réalité, cette idée répond suffisamment au critère qui permet de dire qu’elle est en accord avec la réalité. Elle sera l’idée vraie de cette réalité. » [8]

Au contraire, le cœur du fictionalisme de Vaihinger consiste selon Bouriau à insister sur le fait que « de l’utile au vrai, la conséquence n’est pas bonne » (p. 96). Dans un passage clé, Vaihinger affirme, visant vraisemblablement James, que

« Le pragmatisme non critique est un utilitarisme épistémologique de la pire espèce : ce dont nous avons besoin, ce qui nous aide à supporter la vie, est vrai. Ainsi, les dogmes les plus superstitieux sont vrais parce qu’ils se sont « avérés » être des soutiens pour l’existence. » (V[1918], p. XIV.)

Bouriau montre remarquablement comment, sous l’influence de son directeur de thèse Ernst Laas, Vaihinger a adopté très tôt une conception positiviste de la vérité, selon laquelle ne peuvent être tenus pour vrais que les énoncés pouvant être vérifiés au moyen de l’expérimentation (« la valeur de vérité s’attache selon lui aux jugements d’observation », p. 115). Les fictions sont certes théoriquement acceptables, en raison des bénéfices théoriques et pratiques qu’elles engendrent, mais Vaihinger refuse absolument de faire coïncider les normes de l’acceptabilité et celles de la vérité. En ce sens, Bouriau peut dire avec raison, pour caractériser le fictionalisme, qu’il conjoint un réalisme ontologique (« c’est-à-dire la thèse selon laquelle il existe une réalité indépendante de notre représentation », p. 105) et un refus du « réalisme épistémologique » suivant lequel les constructions théoriques du langage et de la science nous livreraient la réalité « telle qu’elle est en elle-même » (ibid.). Le divorce avec le pragmatisme est donc sis dans le refus d’identifier le vrai non pas seulement à l’utile, mais bien surtout à l’acceptabilité.

Vaihinger aux XXe et XXIe siècles

Les chap. III et IV de Le « comme si » s’appuient sur l’originalité de la démarche de Vaihinger mise en valeur dans le chap. II pour suivre les répercussions de La philosophie du comme si aux XXe et XXIe siècles. Bouriau réussit à offrir un véritable panorama théorique et historique en faisant apparaître une lignée fictionaliste de Carnap à Van Fraassen.

Bouriau repère rigoureusement tout d’abord les vecteurs de la diffusion de la philosophie vaihingerienne. Il fait remarquer à juste titre que l’un des tout premiers articles de Carnap, « Tridimensionnalité de l’espace et causalité. Enquête sur le lien logique entre deux fictions » (1924), a été publié en signe de filiation dans la revue dirigée alors par Vaihinger, les Annalen der Philosophie. Il suit finement les allusions à Vaihinger dans les romans de Huxley [9] (p. 142) et rappelle que Hans Kelsen a rédigé tôt un article consacré directement à la théorie vaihingerienne des fictions juridiques [10] (p. 152) — Kelsen conçoit même en 1964 la fameuse « Grundnorm » qui commande d’obéir à la Constitution comme une fiction « au sens de la philosophie du comme si de Vaihinger » [11]. Bouriau identifie dans l’œuvre d’Adler les inflexions liées à la lecture de Vaihinger dans les années 1915-1920 (p. 167) et souligne le fait que la distinction entre le normal et le pathologique coïncide chez Adler avec une distinction entre un bon et un mauvais usage des fictions (p. 165). Pour le champ de la philosophie contemporaine, Bouriau accorde une importance décisive à la traduction de Vaihinger par C. K. Ogden, une figure importante du courant pragmatiste anglais [12].

Au plan théorique, Bouriau montre en quoi c’est bien le dialogue nourri avec Vaihinger qui a permis de prendre en charge les questions qui constituent le « fil rouge » de Le « comme si » (cf. supra). Tout d’abord, c’est bien à condition de feindre que les personnages de roman comme Anna Karénine sont réels que l’on peut accéder aux émotions esthétiques. La thèse de Kendall Walton est en ce sens pleinement vaihingerienne :

« La modalité “normale” de l’expérience esthétique, selon Walton, suppose précisément deux conditions qui furent bien mises en évidence par Vaihinger : 1) que l’amateur d’art parvienne à se comporter comme si les contenus représentés par l’œuvre étaient vrais ; 2) qu’il reconnaisse, dans le même temps, leur caractère fictionnel. Selon Walton, l’émotion esthétique (qu’il nomme “quasi-émotion”), n’est possible que parce que le contenu représenté est identifié comme étant une fiction, autrement dit comme quelque chose dont on se contente de feindre l’objectivité [...]. » (Le « comme si », p. 182)

En outre, c’est encore Vaihinger qu’il faut discuter si l’on veut décider de la possibilité de dissocier l’expérience religieuse de la croyance en la réalité de Dieu et des événements narrés dans les textes sacrés. Si l’on estime avec Lange et Vaihinger (à la manière de Don Cupitt et de Robin le Poidevin) que la religion « doit être mise au même niveau que l’art » [13], dans ce cas, suivant Bouriau, « elle est elle aussi une construction imaginative ayant pour fonction de susciter en nous certains sentiments » (p. 193). Au contraire, si l’on continue de penser que l’attitude religieuse authentique repose sur la croyance en l’existence de Dieu et des événements sacrés, on devra s’opposer à toute approche fictionaliste des textes religieux.

Enfin, le fictionalisme de Vaihinger offre une solution pour comprendre en quoi l’on peut admettre dans la pratique scientifique des concepts et propositions dont l’expérience ne peut pas montrer la réalité objective. Il faut en effet admettre selon Vaihinger que la science ne vise pas à livrer une vérité de nature métaphysique : « une théorie physique n’a pas pour fonction de donner une image fidèle de la réalité, d’être vraie au sens correspondantiste du terme, mais d’offrir les outils théoriques (notamment les “lois”) à partir desquels il nous devient possible de faire des inférences ou des prédictions justes » (p. 135). De même que, pour Vaihinger, les notions de « substance », de « cause » ou de « grandeur infinitésimale » sont des fictions, on pourra soutenir avec Carnap qu’une proposition invérifiable telle que le principe d’induction est admissible : « 1. À titre de condition de possibilité de la pratique scientifique ; 2. Comme moyen d’atteindre des résultats empiriquement valables » (p.131). On pourra rejoindre Van Fraassen et dire que « la science est une activité exercée par une espèce donnée d’organismes vivants, l’humanité, en vue de “faciliter son interaction avec l’environnement” » (cité par Bouriau, p. 219). Si au contraire on souhaite contrecarrer l’antiréalisme épistémologique, Vaihinger et ses héritiers doivent demeurer des interlocuteurs de premier ordre.

par Raphaël Ehrsam, le 15 janvier 2014

Pour citer cet article :

Raphaël Ehrsam, « La philosophie du comme si », La Vie des idées , 15 janvier 2014. ISSN : 2105-3030. URL : https://booksandideas.net/La-philosophie-du-comme-si

Nota bene :

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Notes

[1La première version de Die Philosophie des Als Ob de Hans Vaihinger, parue en 1911 et rééditée en 1918 avec deux préfaces chez Felix Meiner (Hambourg), compte plus de 800 pages. La version abrégée parue chez Meiner en 1923 a été traduite par C. Bouriau sous le titre La philosophie du comme si. Système des fictions théoriques, pratiques et religieuses sur la base d’un positivisme idéaliste. Avec une annexe sur Kant et Nietzsche, Philosophia Scientiae, Cahier spécial n°8, Paris, Kimé, 2008. Dans la suite de cette recension, les références à ces deux ouvrages seront notées respectivement V[1918] et V[1923]. Vaihinger est également l’auteur d’un imposant commentaire suivi de la Critique de la raison pure de Kant, d’un ouvrage sur Hartmann, Dühring et Lange, d’un ouvrage sur l’athéisme et de nombreux articles. Cf. Bouriau, Le « comme si », p. 234-235. 

[2V[1918], p. XV. Cf. Le « comme si », p. 21-22.

[3Cf. Bouriau, ibid., p. 22-27. ].

Dans l’ordre pratique, en vue d’éclairer la compréhension commune du devoir, Kant présente une série de formules chargées de mettre à l’épreuve nos règles d’action (ou « maximes »). Plusieurs font intervenir l’expression « comme si » : « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature »[[ Ak 4 : 421. Le « comme si », p. 28.

[4Ak 4 : 438. Le « comme si », p. 29.

[5Albert Friedrich Lange (1828-1875), héritier de Kant, est notamment l’auteur d’un ouvrage central pour la philosophie allemande du XIXe siècle : l’Histoire du matérialisme et critique de son importance à notre époque [1865], trad. B. Pommerol 1879, rééd. Paris, Coda, 2004.

[6Sur les premières formes de pragmatisme, cf. John R. Shook, Pragmatism. An Annotated Bibliography 1898-1940, Amsterdam/Atlanta, Editions Rodopi, 1998. Les pragmatismes de Peirce, de James et de Dewey ne se confondent pas parfaitement, pas plus qu’ils ne s’identifient exactement aux pragmatismes de Quine, de Goodman, de Putnam, de Rorty, etc. Cf. Richard Rorty, L’espoir au lieu du savoir. Introduction au pragmatisme, Paris, Albin Michel, 1995 ; Hilary Putnam, Pragmatism. An Open Question, Oxford, Blackwell, 1995 ;Jean-Pierre Cometti, « Le pragmatisme : de Peirce à Rorty », in M. Meyer (éd.), La philosophie anglo-saxonne, Paris, PUF, 1994, p. 387-492.

[7William James, Le pragmatisme, trad. N. Ferron, Paris, Flammarion, 2007, p. 228.

[8Ibid., p. 235.

[9Cf. notamment la réplique du personnage Hugh Ledwidge à son amie dans Eyeless in Gaza  : « Je pense que tu devrais lire un ou deux des nouveaux kantiens. La philosophie du comme si de Vaihinger, par exemple [...] » (cité et trad. par Bouriau, p. 142).

[10« Zur Theorie der juristischen Fiktionen. Mit besonderer Berücksichtigung von Vaihingers Philosophie des Als Ob », paru également dans les Annalen der Philosophie, 1919, p. 630-658.

[11Hans Kelsen, « Die Funktion der Verfassung », rééd. in Die Wiener Rechtstheoretische Schule, t. II, Vienne, Europa Verlag, 1968, p. 1978. Bouriau, p. 160.

[12C. K. Ogden est largement connu dans l’espace analytique pour son ouvrage cosigné avec I. A. Richards, The Meaning of Meaning (Londres, Routledge et Kegan Paul, 1923). Il est l’interlocuteur de Wittgenstein et de Russell, de G. E. Moore et de G. H. von Wright. Bouriau peut à juste titre présumer que les échos de la pensée de Vaihinger chez des auteurs tels que Kendall Walton provient de l’influence d’Ogden. Sa traduction de Vaihinger, The Philosophy of « As If » est parue en 1924, soit un an après le succès retentissant de The Meaning of Meaning.

[13V[1923], p. 299. Bouriau, p. 193.

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